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Un an après votre sauvetage financier, où en est le redressement d’AccorInvest ?

Gilles Clavié: « La crise sanitaire a marqué un coup d’arrêt brutal pour l’ensemble de notre secteur et nous a forcés à prendre des mesures radicales d’économies et de transformation, notamment via un recours accru au digital pour nos clients comme pour nos salariés.

En 18 mois, nous avons cédé pour 300 millions d’euros d’actifs (hôtels, fonds de commerce). Notre objectif est d’arriver à un total de 750 millions d’euros de cessions d’ici à la fin 2023. L’intégralité du produit de ces cessions est affectée à notre désendettement. Ces cessions ont également un effet positif sur notre rentabilité car nous cédons les hôtels qui pénalisent la performance du portefeuille.

Nous atteindrons cette année 75% de notre objectif d’économies de 300 millions d’euros par rapport à 2019. Le groupe se redresse plus rapidement que prévu et cela ne devrait pas tarder à se voir dans nos résultats. Notre Ebitda (excédent brut d’exploitation) était positif sur le second semestre 2021 ».

Les syndicats dénoncent les cessions d’actifs et s’inquiètent d’un démantèlement du groupe. Que leur répondez-vous ?

Gilles Clavié: « Il ne s’agit en aucun cas d’un démantèlement : nous sommes et resterons le premier exploitant d’actifs hôteliers en Europe. L’objectif de notre plan de transformation est d’affûter le groupe afin de le rendre plus résistant aux chocs tels que ceux que nous avons connus. Lorsque vous êtes dans une industrie en croissance, vous ne vous posez pas forcément les bonnes questions. Mais les décisions que nous avons prises étaient inéluctables et la crise a été un catalyseur. Aujourd’hui, l’essentiel de l’effort de réduction des coûts est derrière nous, nous poursuivons le recentrage de notre portefeuille tout en menant un programme ciblé de rénovation de nos hôtels ».

Comment se porte l’activité depuis le début de l’année ? Prévoyez-vous un retour aux bénéfices en 2022 ?

Gilles Clavié: « Nous gagnons 10 à 15 points de taux d’occupation chaque mois depuis le début de l’année. A fin mars, le taux d’occupation était de 50% en moyenne à l’échelle du groupe, et aujourd’hui il se situe entre 65% et 70%. L’été s’annonce bien. La demande est là mais elle n’est pas la même qu’avant la crise sanitaire : plus domestique, avec une majorité de clients individuels plutôt que des groupes, et plus étalée sur la semaine et le week-end. Les prix se maintiennent au moins à leur niveau de 2019. Nous ne faisons pas de prévisions chiffrées car la situation sanitaire peut encore évoluer, comme nous l’avons vu en fin d’année dernière avec le variant Omicron, mais nous sommes confiants ».

La guerre en Ukraine a-t-elle un impact sur votre activité en Europe de l’Est ?

Gilles Clavié: « Nous ne possédons aucun hôtel en Ukraine ni en Russie et la clientèle en provenance de ces deux pays ne représentait que 0,3% de notre chiffre d’affaires avant la crise sanitaire. Nous constatons en revanche un afflux de personnes dans les pays limitrophes, notamment en Pologne, en Hongrie et en Roumanie. Cet afflux a généré un élan de solidarité afin d’accueillir les réfugiés dans nos hôtels, où des chambres sont mises à disposition, mais aussi chez nos salariés qui ont été nombreux à se mobiliser. Nous voyons également se mettre en place des dispositifs plus pérennes d’intégration, par exemple en Pologne où les réfugiés ukrainiens peuvent obtenir un permis de travail et s’installer pour un temps ».

La remontée des taux d’intérêts remet-elle en cause votre plan de financement ?

Gilles Clavié: « Cela ne nous inquiète pas:  (…) Lire la suite sur Les Echos Investir

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