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En 4 années, c’est une véritable marche forcée à laquelle se sont livrés Guerlain Chicherit, « l’étincelle et l’énergie » et Nicolas Chatillon, « le banquier » cofondateurs du groupe savoyard « Les Etincelles« .

Rapidement rejoints en 2019 par  Thibaut Saint Martin, spécialiste du digital et Arnaud Viotte, spécialiste de l’immobilier et de la construction tous les deux passés par Accor, le Groupe opère aujourd’hui 16 hôtels, 21 chalets Carte Blanche et 10 résidences.

Impressionnant pour 4 années d’existence ! Ce développement rapide nous fait inévitablement penser à certains groupes qui furent, les années passées, des leaders en montagne (on pense notamment au Temmos de Frédéric de Brem) !

La levée de fonds  -650 millions d’euros- auprès de Roundshield– a permis d’atteindre les premiers objectifs (380 millions mis en œuvre).

Rappelons que le fonds britannique dirigé par son fondateur Driss Benkirane est également à la tête du projet « Les Bordes  » en Sologne. 

Actuellement, le groupe Les Etincelles affiche 30 millions de CA -2021- mais ambitionne 100 M€ en 2026 !

Si la constitution d’un patrimoine immobilier est un objectif pertinent pour le fonds, reste à en connaître les éléments de rentabilité. En effet, à ce jour, le groupe affiche « seulement » 30 millions de CA et on le sait, la constitution de groupes hôteliers -notamment 4 et 5*- en zone montagne a toujours été confrontée à un plafond de verre.

Échangeant récemment avec le dirigeant d’un autre groupe savoyard, celui-ci évoque une taille optimale pour l’hôtellerie de prestige au-delà de laquelle « l’effet de masse se délite !« .

En effet, la saisonnalité (i.e. l’activité cyclique) de la plupart des établissements, conjuguée aux aléas climatiques et à l’extrême dépendance à la clientèle étrangère pour certaines stations et pour l’hôtellerie 5*  a souvent limité ces effets de masse (économies d’échelle liée à la mise en commun des moyens – communication, achats, marketing…). Ajouté à cela les difficultés de recrutement, le pari Les Etincelles est osé.

Le marché du premium et du luxe en montagne n’est pas aisément transposable et est souvent lié à la destination (on pense à Courchevevel, Megève, Crans Montana, Gstaadt…).

Or, à une époque de grandes tensions internationales, des décisions politiques internationales peuvent impacter directement les résultats de ces acteurs.

Dernier élément et non des moindres, Les Etincelles c’est également un ambitieux projet RSE : écologie et bien-être des salariés sont mis en avant. Une politique RSE génère toujours, dans un premier temps, des coûts supplémentaires ( notamment en matière de construction ou rénovation des établissements ou dans le cadre d’une meilleure prise en compte des conditions de travail).

On ne peut que saluer la vision de ses fondateurs et surtout leur prise de risque !

En faisant le pari de l’association du skieur, du luxe, de l’écologie et du bien-être au travail les Etincelles sont véritablement novateurs et cochent toutes les cases de la nouvelle économie, faisant de son projet une véritable startup hôtelière.

Aux responsables des stations qui se plaignaient de la chute de l’activité remontées mécaniques et aux écologistes dénonçant les passoires thermiques  (on pense à une station de luxe française où le retail et la restauration affichent une belle croissance mais, faute de skieurs, les remontées mécaniques chutent), les Etincelles répondent « Banco » !

Alors, nous souhaitons à cet ambitieux projet une formidable réussite mais la route est encore longue pour en faire une licorne hôtelière !

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