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Arabie Saoudite | Le projet NEOM dans la tourmente : corruption, violence, misogynie et racisme au menu

Le Wall Street Journal évoque l’ambitieux projet saoudien Neom et son projet phare The Line en parlant désormais d’aimant à cadres déviants. Demandez le programme !

Depuis le scandale du Watergate révélé par le Washington Post, la presse américaine généraliste, on le sait, est souvent impitoyable et « droite dans ses bottes » pour traquer les malversations, les soupçons de corruption et autres scandales souvent politiques. Et ses enquêtes s’appuient toujours sur des preuves ou témoignages croisés et vérifiés. Aujourd’hui, les yeux des journalistes-enquêteurs new-yorkais se braquent sur NEOM et son projet phare « The Line » dont l’ambition (500 milliards de dollars de budget) semble « rétrécir » de jour en jour, passant de 170 kilomètres de long à … 2,7 kilomètres à horizon 2030, entre contestations écologiques et difficultés à recruter du top management en dépit de salaires mirobolants (on évoque le salaire moyen de 1,1 million de dollars en moyenne pour les dirigeants, source WSJ). Et pourtant, la vision du projet nous promet un monde meilleur, entre RSE et universalisme.

En 2021, un premier avertissement concernant NEOM avait été lancé par le Wall Street Journal : le quotidien dont le slogan est désormais « It’s Your Business » indiquait que deux cadres supérieurs de Neom, Melvin Samsom et Maliha Hashmi, avaient attribué sans appel d’offre des contrats d’une valeur de plusieurs centaines de milliers de dollars à une société de conseil fondée par l’un des proches de Hashmi. Cette société, Myriad Consulting, basée à Boston, employait également le fils de Samsom, selon ces personnes. Melvin Samsom et Maliha Hashmi ont été licenciés. Rappelons également qu’en 2018, l’allemand Klaus Kleinfeld, ex-CEO NEOM, avait été démis de ses fonctions près avoir envoyé une lettre de menace à un fonds spéculatif dans le cadre de son mandat chez Arconic…

Aujourd’hui, des accusations graves sont portées à l’encontre d’un « top executive » de Neom en la personne de l’australien Wayne Borg, ancien dirigeant de studios hollywoodiens recruté pour diriger la division médias de Neom.

Désormais, la presse américaine évoque NEOM en parlant d’aimant à « cadres déviants »

À en croire la presse us, le « lâcherprise » n’est plus un concept pour Wayne Borg : entre propos ouvertement racistes et dérapages plus que sexistes, nous vous laissons percevoir la bêtise crasse de l’homme avec ce florilège entre « poésie et compassion »  :  « In one incident, after three workers on the project had died, Borg said: “A whole bunch of people die so we’ve got to have a meeting on a Sunday night.”He went on to call South Asian migrant workers at Neom « fucking morons », adding « that is why white people are at the top of the pecking order ».’ source Middle East Eye ou encore « You can’t train for stupidity » and: « The white blokes are at the top of the tree. » source Business Insider.

Un poète ce Wayne Borg, pourtant en charge des médias et de la culture…. Et Borg de compléter sa palette raciste en ajoutant de la misogynie, traitant une employée de « pu… noire »….

Et le quotidien américain, qui titre « The World’s Biggest Construction Project Is a Magnet for Executives Behaving Badly », de citer deux autres noms :

  • L’espagnol Antoni Vives, cadre qui a contribué au développement de The Line, qui a été reconnu coupable en 2021 de corruption dans ses fonctions précédentes à la mairie de Barcelone.
  • le saoudien Nadhmi al-Nasr, actuel directeur général de NEOM accusé par le personnel de management violent « Je conduis chacun comme un esclave », aurait déclaré M. Nasr lors d’une réunion, selon un enregistrement entendu par le Wall Street Journal.

Désormais, on peut s’attendre, par la presse américaine, à un feuilletonnage en règle, entre départs, exfiltrations et nouvelles révélations. À suivre.