« Depuis janvier, je galère ». Le patron de la crêperie la Cloche, au Mont-Saint-Michel, ne fait habituellement que le service, mais là, pas le choix : il est aussi crêpier et glacier, par manque de bras. Pour François Ridel, 38 ans, qui a repris l’affaire familiale il y a six ans, la situation est inédite. Habituellement, les CV de jeunes étudiants s’empilent sur son bar avant la saison estivale. Mais cette année, il n’a pu compter que sur son cercle d’amis et son réseau pour faire tourner son commerce… en vain.
« Pendant l’Ascension, on n’a pas pu ouvrir la salle du haut qui compte 30 couverts. Il y avait du monde, pourtant, mais on a dû en refuser, car on n’avait pas assez de serveurs », lâche le gérant de cette crêperie de la rue principale du Mont. « C’est un manque à gagner énorme », souligne François Ridel, qui estime sa perte de chiffre d’affaires à 50 % par rapport à 2019.
La restauration n’attire plus les jeunes
Cet enfant du Mont avoue ne pas comprendre ses difficultés à recruter dans son établissement fermé le soir, le dimanche et le lundi, un rythme plus calme que dans d’autres restaurants. « La restauration ne convient plus aux jeunes », estime-t-il. « Une fois, j’en ai eu un, il voulait un CDI, alors je lui ai fait un CDI mais il est parti au bout de deux mois sans explications. Les jeunes veulent gagner 3 000 euros et avoir leurs week-ends mais ce n’est pas possible en restauration ! » (…) Lire la suite sur Le Télégramme