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Beyrouth | Du royaume des pharaons à celui de Bahreïn, le cabinet GM Architects investit les hôtels

Entre le Winter Palace à Louxor et le Jumeirah al Sahel Resort & Spa de cheikh Hamed Ben Issa al-Khalifa, l’agence libanaise d’architecture ne chôme pas. Les deux hôtels ouvriront leurs portes prochainement.

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Dans un espace de 132 000 m2, bâti sur les rives de l’océan Indien, le Jumeirah al Sahel Resort & Spa a remporté l’International Property Awards 2021, dans la catégorie meilleure conception d’hôtel, à Bahreïn. Situé à une vingtaine de kilomètres de la capitale Manama, ce complexe de luxe 5 étoiles, réalisé par l’agence libanaise GM Architects en association avec les architectes DSA Design Studio, ouvrira ses portes en août prochain. Il comprend un hôtel, des villas, une gamme de restaurants et de bars, des centres de conférence, un cinéma, des installations équestres, une aire de divertissements et de sport, un club pour enfants, un centre de beauté et de remise en forme par hydrothérapie, ainsi qu’une plage d’un kilomètre et demi. Ici, la tradition locale rencontre le design moderne. Les intérieurs, signés par l’agence libanaise GM Architects, s’inspirent de la culture de cette ancienne route empruntée par les pêcheurs et marchands de perles de Bahreïn qui avaient séduit le célèbre joaillier Jacques Cartier en 1911. Avant la manne pétrolière, c’est la culture perlière qui avait fait, jadis, la richesse et la renommée du royaume. Selon la petite histoire, son importance se retrouve jusque dans les symboles du drapeau de ce petit État du golfe Persique : une bande blanche dentelée de cinq zigzags évoquent les cinq piliers de l’islam, le blanc symbolise la perle et le rouge le tissu sur lequel elle était exposée durant des siècles pour faire ressortir son éclat. Dans le hall principal de l’hôtel, au-dessus du salon dit « Majlis », se dresse une spectaculaire installation d’éclairage en verre dédiée aux éléments océaniques, comme l’écume, les coquillages et les perles, sur lesquelles souffle une brise apportant un peu de la mer à l’intérieur. Par ailleurs, GM Architects, fondée et dirigée par Galal Mahmoud, en partenariat avec Randa Chahine, Anwar Hajj et Elie Waked, s’est attaché à donner, à travers une large baie vitrée, le paysage de sable chaud, de palmiers et d’eau cristalline qui se reflètent dans un miroir d’eau.

Le voyage des négociants en perles

Le thème marin se niche même dans les grandes bibliothèques où s’exposent des objets et des ouvrages permettant de s’immerger dans l’histoire des explorateurs et des trésors des mers. « Créer chaque espace en racontant une partie inhérente de la vie locale, tout en intégrant une vision du luxe moderne, conforme aux normes élevées des hôtels Jumeirah, est notre objectif », indique le fondateur de l’agence libanaise, ajoutant que « notre conception est une représentation du voyage effectué par les négociants en perles pendant des millénaires et des lieux parsemés de cabanes de pêcheurs dont la vie se mêlait au vaste océan à bord des barques traditionnelles à la recherche de perles et de nouveaux mondes ». Les références interculturelles se posent partout. Pour ne citer que quelques exemples, dans la salle de bal aux hauts plafonds ornés de sculptures géométriques, le concepteur s’est inspiré d’un badguir, un système de ventilation naturelle dans l’architecture traditionnelle du golfe Persique. Le bar, avec son plafond en bois et le luminaire suspendu à des cordes et des poulies, évoque l’intérieur d’un bateau. Autour de l’hôtel, les installations d’artistes de verre locaux, les ouvrages de tissage de l’herbe originaire de la région, les ouvrages de treillis et autres matériaux mettent l’emphase sur le paysage culturel de la rue animée. Les concepteurs racontent l’histoire de la région, avec toutes les références culturelles et l’appréciation esthétique nécessaires. Événement, objet patrimonial, réalisation artistique etc., revêtent une signification particulière qui font état de la particularité de la ville. « Notre but était de concevoir un lieu unique grâce à une approche holistique en gardant un contact très étroit avec la culture locale. » Prise en compte, celle-ci a fourni un cadre, un sens, un langage de notions esthétiques, de concepts, et d’idées pour les mettre en scène. Quant au Spa, avec ses intérieurs en marbre, il est l’épicentre de la détente et de l’harmonie. Le client du projet est Adamah, la branche immobilière du fonds souverain bahreïni Mumtalakat Holding Company.

Toutefois, la destination ultime de cette enseigne luxe et lifestyle édition Jumeirah al Sahel n’est pas uniquement la mer. À quelques kilomètres de là, Manama abrite le célèbre musée national, où sont exposés les vestiges de l’ancienne civilisation Dilmoun qui a prospéré dans la région durant des millénaires. La zone dite Qala’t al Bahreïn avec l’ancien port et la capitale de Dilmoun est d’ailleurs inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2005, et six autres lieux sont soumis à la liste indicative. Offrant un mélange de tradition et de modernité, l’archipel développe sa politique touristique.

Le Winter Palace de la Haute-Egypte

GM Architects s’est aussi vu confier la rénovation du célèbre hôtel Winter Palace de Louxor, en Egypte. Un projet dans le giron du groupe Sofitel et de la Compagnie égyptienne du tourisme et de l’hôtellerie (Egoth). Les travaux, qui ont débuté en 2017 à Louxor, l’une des plus grandes villes archéologiques et historiques du monde, sont presque terminés. L’hôtel ouvrira ses portes en août prochain. Construit en 1886 par des explorateurs britanniques et Thomas Cook & Son dans le style colonial, l’hôtel se dresse au milieu de jardins luxuriants surplombant le Nil et la nécropole de la rive occidentale. Il avait été inauguré en janvier 1907, puis temporairement transformé pendant la Première guerre en hospice pour les soldats en convalescence, avant de voir des souverains, des chefs d’État, des écrivains, des explorateurs et des stars gravir ses marches. Considéré parmi les hôtels les plus exclusifs du monde, sa notoriété lui confère l’obligation d’être moderne et élégamment habillé de l’intérieur comme de l’extérieur, tout en faisant dialoguer le précieux, le neuf et l’histoire. Né de parents égyptiens, Galal Mahmoud est fort de sa connaissance de la région. Sa capacité à saisir l’esprit des lieux, lui a permis de projeter sur ce projet une vision authentique contextuelle. Aux éléments décoratifs historiques, comme les cartes anciennes, la menuiserie ou encore les textiles de l’époque, vient s’ajouter la touche particulière des artistes contemporains locaux dont les œuvres contribueront à moderniser le palace.

Le souci des détails historiques

Les nouveaux aménagements du Royal Bar s’inspirent des découvertes archéologiques et du travail des égyptologues comme Howard Carter qui a découvert le tombeau de Toutankhamon en 1922. Il est décoré d’anciennes cartes de Louxor, et de l’exploration du site. « Ce souci du détail historique permet de mettre en évidence les objets anciens de l’hôtel, vestiges d’un passé marqué par les découvertes au fil des générations. » Préserver le prestige et le caractère sophistiqué de l’hôtel est primordial. De grand lustres seront suspendus dans le restaurant 1886 et dans le salon Victoria pour créer une ambiance subtile, une signature de Sofitel, selon Galal Mahmoud. (…) Lire la suite sur L’Orient Le Jour

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