L’Hôtel du Palais, emblématique institution de Biarritz, se retrouve une fois de plus au cœur du débat local. Selon un article publié ce jour sur France Bleu (« L’activité de l’hôtel du Palais de Biarritz ne décolle toujours pas » – Source ICI), l’établissement semble se diriger vers une phase cruciale de son histoire. En effet, les difficultés économiques récurrentes rencontrées par l’hôtel soulèvent des interrogations sur son avenir. Tandis que certains craignent une privatisation à bas prix, la question de la gestion de ce joyau historique pourrait devenir un enjeu majeur lors des élections municipales de 2026.
Un hôtel en difficulté financière
Depuis son acquisition par la SOciété COmmunale d’économie MIXte pour l’exploitation de l’Hôtel du Palais de Biarritz (Socomix ) en 2018, l’Hôtel du Palais traverse une période tumultueuse. Malgré des investissements conséquents pour rénover l’édifice entre 2019 et 2021, la rentabilité demeure insatisfaisante. L’année 2023 a été particulièrement marquante : un rapport de la chambre régionale des comptes a mis en évidence des anomalies financières et des difficultés dans la gestion de l’hôtel, pointant notamment un endettement de 59 millions d’euros. Par ailleurs, la performance de l’hôtel reste largement inférieure aux objectifs du plan d’affaires de 2018, qui prévoyait un résultat net avant impôts de 5,2 millions d’euros pour 2025.
Une redevance modulée : un signe inquiétant ?
Face à cette situation, la ville de Biarritz a décidé, lors du Conseil municipal de fin mars 2025, de moduler la redevance annuelle que la Socomix doit lui verser, réduisant ainsi le montant des versements prévus. Cette décision a pour objectif de soutenir l’hôtel et d’aider à stabiliser ses finances. Mais elle suscite aussi des inquiétudes. L’opposition municipale y voit une forme de privatisation progressive. Elle pointe notamment l’augmentation de la part détenue par le groupe DF Collection, qui est passé à 39% du capital, un acteur privé associé à la famille JC Decaux. Pour l’opposition, cette évolution pourrait mener à une vente déguisée de l’établissement, ce qui n’aurait pour effet que de diluer la propriété publique. Ils soulignent que la seule chose qui pourrait être « vendue » serait un fonds de commerce, car les murs de l’hôtel sont soumis à un bail emphytéotique de 75 ans.
La vente, une option qui ne sera pas envisagée avant 2026
Malgré ces inquiétudes, la maire de Biarritz, Maider Arosteguy, a réaffirmé sa position : la vente de l’hôtel ne sera pas envisagée avant 2026, date des prochaines élections municipales. Elle a souligné son engagement à ne prendre aucune décision sans consulter les habitants de Biarritz via un référendum. Selon la maire, l’objectif reste de préserver l’identité de ce patrimoine historique. Toutefois, elle n’a pas exclu qu’une vente soit envisagée à long terme, si la situation le justifie.
Certains élus d’opposition soutiennent l’idée de vendre l’établissement, soulignant que l’hôtel pèse lourdement sur les finances publiques sans générer les bénéfices escomptés.
Cependant, cette proposition soulève des inquiétudes parmi les opposants, qui craignent que la privatisation de l’hôtel ne mette en péril la gestion future du site et son impact sur l’économie locale.
Affaire à suivre…