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Com’ | Réels, stories et lipdubs, arrêtons le massacre !

Entre lipdubs insupportables, scenarii amateurs, chorégraphies défaillantes, offres d'emploi "qui font rêver" et messages "années lycée", nombreuses sont les vidéos, réalisées par les collaborateurs, qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Tout cela part, bien souvent, d'une bonne intention. Bonne ou mauvaise idée ?

Quand un établissement hôtelier pense assurer sa « promotion » en la déléguant partiellement ou totalement, volontairement ou non, à ses collaborateurs sur les réseaux sociaux c’est non seulement un risque mais souvent une faute !

En effet, nous sommes nombreux à visionner des clips amateurs sensés valoriser une équipe, un établissement et que constate-t-ton  ? Des uniformes mal ajustés, des maquillages et coiffures hésitants, des célébrations sincères mais révélant bien souvent un manque de moyens, des scenarii nuls ou inexistants…

Et c’est bien là le problème : l’image transmise à un client, interne ou externe, peut être désastreuse car, ne l’oublions pas,  le digital mêle allègrement com’ interne et externe ; ainsi, une vidéo diffusée sur Linkedin, Instragram ou Snapchat a autant de chance d’être vue par vos collaborateurs que par le.la Dir’ Com’ de l’entreprise cliente qui vient de « booker » votre hôtel pour un séminaire de 3 jours.

L’établissement, pour emporter la décision, a mis en valeur son professionnalisme, son équipement, ses ressources humaines et que constate le client : une production vidéo amateur (vous aviez vendu une régie de grande qualité…), des collaborateurs à « contre emploi »…. Est-ce pertinent ?

Nous avons interrogé la Directrice de la Communication et des relations publiques d’un grand hôtel parisien.

À la question de l’implication des collaborateurs dans un « produit » de communication diffusé sur les réseaux, elle rappelle les fondamentaux. « Outre l’autorisation de diffusion et de partage à obtenir auprès des collaborateurs, l’outil médiatique doit s’intégrer à la politique de communication de l’hôtel. Vous ne pouvez imaginer une vidéo « amateur » pour un établissement de Luxe car le fond comme la forme importent !

Et elle précise: « Produire un film d’entreprise c’est 5 étapes : 1• on réfléchit sur les enjeux de la vidéo, la cible 2• On rédige le script et le story-board avec plans-séquences et on définit les moyens à engager 3• On réalise le tournage après avoir « costumé », et maquillé les apprentis comédiens 4• on réalise le montage vidéo, on travaille sur l’image en post-production , on choisit l’illustration musicale, on définit le rythme 5• Diffusion après validation par la Com’ et la DG ».

Tous les influenceurs professionnels respectent ces étapes et l’improvisation est l’exception.

Et même en improvisant (lors d’entretiens par exemple), cadrage comme éclairage doivent être pris en compte.

S’il est un domaine tout aussi sensible qui fait souvent l’objet de posts hasardeux c’est bien celui des offres d’emploi.

Au niveau des offres d’emploi,  entre les anglicismes un peu ringards, les conditions de travail pseudo-avantageuses qui s’avèrent contre-productives (exemple : heures sup’ récupérables, primes de coupure de 50 euros par mois, travail de nuit compensé par 3 jours de repos supplémentaires par an…), le message « jeune », tonique et très ‘Instagram’ en décalage avec le poste de travail proposé (emploi qui génère au quotidien une forte tension nerveuse et un effort physique intense), le logement fourni  qui est une galéjade (il est à noter que l’on ne voit jamais en photo les logements du personnel !), les coupures sans salles de repos ou logements à proximité… le candidat à un emploi dans le secteur (notamment sur les postes opérationnels de début de carrière) a souvent de quoi être déboussolé ou pis encore.

Alors, si un établissement ne dispose pas des moyens nécessaires pour réaliser une bonne communication digitale, un seul conseil : qu’il s’abstienne d’en user sauf à des fins purement informatives !