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Consulter le menu, payer l’addition : quel avenir pour le QR Code au restaurant après le COVID ?

Depuis le début de la crise sanitaire, le QR code s'est imposé sur les tables des restaurants. Utilisé pour consulter la carte voire payer avec son smartphone, cet outil présente de nombreux avantages pour les restaurateurs, selon une étude du cabinet Roland Berger.

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Voilà deux ans qu’il fleurit sur les tables des cafés et restaurants. Le QR code à qui l’on prédisait une fin imminente s’offre une seconde vie depuis le début de la crise sanitaire. Déployé dans un premier temps pour limiter la manipulation des menus et prévenir le risque de transmission du Covid-19, le code barre numérique longtemps jugé ringard pourrait même s’inscrire dans la durée après la pandémie.

Les clients l’ont en tout cas adopté. Plus de 70% d’entre eux plébiscitent désormais le QR Code au restaurant, selon une étude menée par la cabinet Roland Berger*. Notons qu’ils ne s’opposent pas pour autant au menu papier qui peut lui être complémentaire. Côté restaurateurs, la crise sanitaire semble également avoir fait évoluer les mentalités:

« Il y a trois ans, si j’avais été voir des restaurateurs pour leur parler de QR Code, je serais sorti à coups de carabine du restaurant. Aujourd’hui, quand je rentre, les gens comprennent ce que je leur dis. Tout le monde ne va pas l’adopter demain, mais au moins, on peut discuter », observe Kévin Meert, directeur commercial de Sunday, start-up spécialisée dans le paiement par QR Code.

Gain de temps

Les défenseurs du QR Code sur les tables des restaurants mettent en avant plusieurs avantages. En permettant au client d’avoir accès au menu par ses propres moyens, via son smartphone, il allège la charge de travail du personnel en salle qui peut se concentrer sur d’autres tâches.

Pour le consommateur qui peut consulter la carte quand il le souhaite, l’utilisation du QR Code fait gagner du temps, en particulier à l’heure du coup de feu, quand le personnel doit gérer le brusque regain d’affluence. Ce gain de temps est encore plus important lorsque que le QR Code offre aussi la possibilité de payer son repas. Au-delà de Sunday qui a levé 100 millions de dollars en septembre dernier, plusieurs acteurs comme Skeat, Optimalib, Lighspeed se sont récemment lancés sur le marché du paiement par QR Code dédié à la restauration.

Avec cette fonctionnalité supplémentaire, plus besoin de lever la main pendant de longues minutes pour réclamer l’addition à un serveur déjà débordé et sollicité de toutes parts. « On se connecte directement avec le logiciel de caisse du restaurant et on récupère la note de notre table. Le client peut payer directement sa facture avec son smartphone », détaille Kévin Meert, ajoutant qu’il est aussi possible de payer la note en « X parties égales », voire de n’en payer qu’une partie si le consommateur doit partir avant les autres clients de la table. Avec ce système, « on gagne en moyenne 12 minutes de taux de rotation des tables », assure le directeur commercial de Sunday.

Hausse du panier moyen

Commercialement, le restaurateur tire profit du temps gagné par le client au moment de payer. D’après les observations du cabinet Roland Berger, le consommateur est en effet plus disposé à prendre un café ou un dessert en plus en sachant qu’il pourra régler l’addition quand il le souhaite. Les prestataires de QR codes et les restaurateurs interrogés constatent ainsi une hausse du panier moyen comprise entre 4 et 10% dans les établissements équipés.

Si le paiement par QR code contribue à augmenter la recette des restaurateurs, il a aussi l’avantage d’être peu coûteux à mettre en place (entre 0 et 1% du chiffre d’affaires). Autre avantage avancé par les entreprises spécialisées dans le développement du code barre numérique: des pourboires plus importants pour le personnel. « Lorsque le serveur demande: ‘Est-ce que ça s’est bien passé?’, il ajoute rarement: ‘Vous me laissez un pourboire?’, parce que ce serait malvenu. Or, notre produit demande systématiquement au client s’il veut en laisser un », souligne Kévin Meert. Une incitation qui augmenterait le montant des pourboires de 40% en moyenne.

« Pas de profil type »

Aujourd’hui, le directeur commercial de Sunday qui compte parmi ses clients « des restaurants étoilés, des petites pizzerias de quartier et des grands groupes de restauration comme le groupe Bertrand » affirme que le QR code s’adresse à tout type d’établissement:

« On n’a pas un profil type de client. Ce qu’on voit, c’est que si ça crée de la valeur, les entreprises vont l’adopter. La question n’est pas ‘Est-ce qu’elles vont l’adopter?’ mais ‘Quand est-ce que les restaurateurs vont l’adopter?’ », se persuade-t-il, avant d’évoquer les autres « gains marginaux » du QR code: « Plus besoin de reproduire des menus papiers, de recompter le cash en caisse en fin de service… ».

Après la consultation du menu et le paiement, certaines chaînes de restauration ont commencé à tester le QR code pour la prise de commande via le smartphone. Là-encore, « le constat est sans appel: le consommateur, moins pressé de commander lorsque le serveur arrive, consomme davantage », expliquent les experts du cabinet Roland Berger.

La prise de commande par smartphone qui permet à la fois d’augmenter les ventes, d’optimiser les coûts de personnel et de fluidifier l’expérience client n’est toutefois pas adaptée à tous les établissements. (…) Lire la suite sur BFM TV

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