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La semaine dernière, Olivier Véran a annoncé que dans les zones d’alerte maximale, les restaurants et les bars seraient fermés. Pour l’instant, la mesure s’applique donc à Aix Marseille et la Guadeloupe, sûrement bientôt rejointes par Paris ce lundi.

L’annonce a provoqué l’ire des restaurateurs, qui ont plusieurs fois manifesté leur mécontentement. Mais ce jeudi, Olivier Véran a annoncé, entre deux mauvaises nouvelles sur le niveau de circulation du virus en France, que le gouvernement allait écouter les nouvelles propositions des restaurateurs pour un protocole sanitaire encore plus strict, qui leur permettrait d’ouvrir leurs établissements même en zone d’alerte maximale. 20 Minutes fait le tour de ces propositions.

Des idées non définitives

Petite prévention avant toute chose, Romain Vidal, secrétaire général de l’Association Française des Maîtres restaurateurs et officiant au restaurant le Sully, annonce d’emblée : « Il ne s’agit d’ici que d’une liste d’idées et de propositions au ministre de la Santé. Rien ne dit qu’elles seront acceptées comme tels ou du moins qu’elles ne seront pas modifiées au cours de la discussion ». Rien de définitif donc, inutile si vous êtes restaurateurs et que vous lisez ce papier de changer les mesures sanitaires de votre établissement. Romain Vidal le précise : « en l’état, le protocole sanitaire contre la propagation du coronavirus reste le même que précédemment ».

Ces idées donc, le Groupement national des indépendants de l’hôtellerie et de la restauration (GNI) et l’Association française des maîtres restaurateurs les listent maintenant – sans ordre d’importance ou de priorité, on le souligne.

Un cahier de rappel comme en Allemagne

Premièrement, comme cela se fait déjà dans plusieurs pays étrangers, notamment l’Allemagne, la mise en place dans les établissements d’un cahier de rappel afin de garder à disposition des autorités sanitaires les coordonnées des clients en cas de contamination et de les aider à remonter le fil des cas contacts.

Les clients pourront ainsi laisser leurs noms et numéros de téléphone qui seront conservés pendant une durée d’un mois. Ils seront ainsi alertés par les autorités sanitaires en cas de suspicion de contamination de toute personne présente dans un établissement en même temps qu’eux. « Cette mesure a déjà̀ montré son efficacité́ à l’étranger », note le GNI. « Il ne s’agit pas d’exploiter pour les restaurateurs les données de nos clients bien sûr, rappelle Romain Vidal. Juste de montrer au gouvernement qu’on permettra de faire ce que StopCovid aurait dû faire s’il avait été suffisamment téléchargé : tracer les cas et casser les chaînes de contaminations. »

Prise de température et facture à table

Autre mesure qu’avance le GNI, inviter les salariés ainsi que les clients à la prise de leur température préalablement à l’accès à l’établissement. « L’idée c’est que ce soit optionnel, précise Romain Vidal. Les petites entreprises ne peuvent pas se payer un portier ou fixer un poste à la surveillance thermique, cela aurait un coût trop important. » Dans le même ordre d’idée, organiser avec les autorités sanitaires les conditions d’un dépistage massif de tous les professionnels du secteur au moyen de plages horaires avec accès prioritaire qui leur seront réservées.

Egalement, assurer les paiements des clients à table afin d’éviter leurs déplacements superflus au sein des établissements ou limiter à 8 le nombre de personnes maximum à une même table (pour le moment, la limite est fixée à 10).

Des mesures en plus du protocole sanitaire actuel

Romain Vidal propose également d’espacer davantage les tables (pour l’instant, la distance est d’un mètre) « dans la mesure du possible bien sûr. Les zones d’alertes maximales sont principalement des grandes villes, où l’espace pour les restaurants est rare et limité. On ne peut pas espacer les tables de cinq mètres. »

Le GNI rappelle que « ces mesures, s’appliqueraient en plus de celles déjà obligatoires contenues dans le protocole sanitaire dont un rappel sera fait notamment sur l’interdiction de consommation debout en intérieur comme en extérieur. » Et notamment dans la rue.

Plus de contrôle

C’est bien là toute la colère de Romain Vidal : « On nous dit que le problème, c’est le fait que certains restaurateurs ne respectaient pas le protocole sanitaire. Eh bien qu’on nous contrôle plus, qu’on punisse les fautifs et qu’on ne condamne pas toute une profession. Et ce n’est pas à nous de sermonner nos collègues qui agiraient mal. C’est au gouvernement de contrôler aussi bien dans le domaine public que dans le privé, en plus nous autres les restaurateurs sommes portes et fenêtres ouvertes, c’est facile de voir ceux qui ne respectent pas les gestes sanitaires. »

Le secrétaire général espère bien le soutien des maires, notamment Anne Hidalgo à Paris. « Officiellement, elle a dit qu’elle nous défendrait et nous soutiendrait. On demande juste une égalité de traitement. Si on ferme les restaurants et qu’on continue de voir n’importe quoi sur la voie publique à quelques mètres de nos établissements fermés, on va être très très en colère. »​

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