- En plus de la crise sanitaire, qui a conduit certains extras réguliers de l’hôtellerie-restauration à changer complètement de voie, le secteur constate un certain désamour des jeunes pour ses métiers.
- « Aujourd’hui, ils voudraient tous être influenceurs et ne pas avoir à travailler le soir ou le week-end », lance le patron du Martinez à Cannes.
« L’hôtel Martinez loge des stars et recrute des personnalités. » Sur son affiche annonçant sa journée d’embauche, ce mercredi, en vue de la haute saison, l’établissement 5-étoiles de la Croisette met le paquet. Sa communication a été dépoussiérée. De 9h30 à 16h30, il ne va pas faire passer des entretiens, non. Il va plutôt « caster ses talents pour l’été 2022 ». Un peu comme pour un télécrochet ou une téléréalité.
« Ce sera plus un moment d’échange qu’un job dating strict. On va faire visiter l’hôtel, les suites les plus prestigieuses. On doit vraiment être dans la séduction », explique Yann Gillet, le patron du mythique vaisseau cannois. Et pour cause. « Depuis un moment, nous constatons un désamour des jeunes qui étaient d’habitude beaucoup plus nombreux à venir candidater chez nous, poursuit-il. Aujourd’hui, ils voudraient tous être influenceurs et ne pas avoir à travailler le soir ou le week-end. »
Un secteur plus que jamais « en tension »
Ajouter à cela les effets de la crise sanitaire, qui a conduit certains extras réguliers de l’hôtellerie-restauration à changer totalement de voie, et vous retrouvez un domaine plus que jamais « en tension », où le nombre d’offres est bien important que celui de candidats.
Mardi, à Nice, le Comité régional du tourisme (CRT) tirait d’ailleurs la sonnette d’alarme et rappelait « l’urgence » de trouver du personnel, qui manque toujours à l’appel, alors que la période la plus chargée de l’année approche et que les réservations se multiplient. Dans tout le secteur de l’accueil, ce sont 8.300 emplois qui sont encore à pourvoir en Paca.
Rendre les plannings plus séduisants
Et l’hôtellerie de luxe est particulièrement concernée par ce déficit. « Alors que ces emplois peuvent déboucher sur des CDI et que les établissements ont fait de gros efforts pour rendre les métiers plus attractifs, notamment au niveau des horaires et sur les salaires », explique Jean-Marie Poutz, directeur de l’agence Pôle emploi Nice centre et expert du secteur hôtellerie-restauration.
Il abonde : « Pour certains jeunes, c’est désormais inconcevable de travailler le week-end ou alors quand leurs amis sont en vacances. » Mais « le secteur s’est organisé pour rendre les plannings plus séduisants. Beaucoup promettent au moins un week-end de relâche par mois. Ce qui n’était pas du tout le cas auparavant », assure-t-il. (…) Lire la suite sur 20 Minutes