« J »ai fait deux heures de route pour assister à ce forum de l’emploi, j’aimerais bien décrocher une place dans un restaurant de Dijon. Un endroit où l’on fait de la vraie cuisine. » Yeux pétillants et moustache de mousquetaire, Florian fait figure de perle rare. Ce jeune trentenaire a de l’expérience et une vraie envie de s’investir en cuisine. Mais au bout de 7 ans passés derrière les fourneaux , ce père de famille a aussi quelques exigences. « Oui durant 7 ans, j’ai renoncé à beaucoup de soirées et de weekends, je cherche donc un peu plus de liberté, mais je suis bien conscient que notre métier nous demande de travailler quand les clients ne bossent pas. Si on est pas capable d’accepter cela, il faut faire autre chose. «
Ce discours les patrons aimeraient l’entendre plus souvent , car ils ont la plus grande peine en ce moment à trouver des candidats. Ces métiers sont réputés difficiles à cause notamment de leurs horaires contraignants. Il faut travailler entre midi et deux, en soirée et souvent le weekend. Avec le grand break de la crise Covid, beaucoup de professionnels ont quitté leur métier. Entre février 2020 et février 2021, la profession assure qu’elle a perdu 237.000 employés au niveau national . Aujourd’hui pas facile de trouver des candidats qui acceptent d’avoir une vie décalée.
Chez moi, vous ne travaillerez pas tous les weekends »
Sur l’agglomération de Dijon, 40 employeurs recrutent 140 personnes. Laurent Clément dirige l’Hôtel des Ducs à Dijon. Il recherche 5 personnes pour compléter son équipe (des agents de réception ,des hommes ou femmes de ménage et des animateurs pour ses escape games). « Pour être attractif, on a aménagé nos rythmes de travail, je fais en sorte que mes employés aient leurs jours de congés collés pour avoir une vraie coupure de deux jours, on fait des rotations d’équipe pour ne pas travailler tous les weekends. Et puis on assure une journée sans rupture de rythme: pas de coupure avec 3 heures de travail le matin et 4h plus tard le soir. »
Dans le haut de gamme, on ouvre aussi grand la porte. Laurent Fayard dirige l’hôtel 4 étoiles du château de Saulon et il accepte tous les CV : « On ne cherche plus forcément des gens qui sortent d’école hôtelière, mais bien des personnes qui ont un savoir-être, une vraie envie d’être à l’écoute et en relation avec le client. Dans ce domaine, on peut donc partir d’une expérience zéro dans notre métier »
Sourire timide, Camille 18 ans repart pourtant un peu perplexe. Cette jeune fille est prête à quitter sa 1ere année de fac de sciences pour devenir réceptionniste d’hôtel. « On me dit que l’on prend des stagiaires, mais qu’il faut quand même de l’expérience » déplore-t-elle. « J’ai donc intérêt a d’abord trouver une formation avant de revenir chercher une place. » (…) Lire la suite sur France Bleu