RGPD : Le règlement général de protection des données
C’est une décision qui pourrait bien redessiner les équilibres entre contrôle managérial et vie privée en entreprise. Dans un arrêt du 18 juin 2025 (n° 23‑19.022), la Cour de cassation affirme que les courriels envoyés ou reçus par un salarié via sa messagerie professionnelle sont des données à caractère personnel au sens du RGPD.
« l’employeur est tenu de permettre l’accès à ces courriels, y compris aux métadonnées, sauf si leur divulgation porte atteinte aux droits et libertés d’autrui »
Cette position, désormais claire, vient aligner la jurisprudence sur celle de la CNIL, et appelle les employeurs à revoir leurs pratiques de gestion de messagerie électronique.
Un levier probatoire… et un risque juridique
Si l’accès aux emails professionnels devient un droit opposable, son usage s’annonce stratégique dans de nombreux contentieux :
✔️ dossiers de licenciement,
✔️ preuves de harcèlement ou de discrimination,
✔️ constat de manquements ou d’abus.
Ce droit d’accès devient ainsi un outil probatoire puissant, que les salariés – ou leurs avocats – pourraient activer dans le cadre d’une procédure prud’homale.
Les employeurs sommés de se mettre en conformité
Face à cette évolution, les entreprises ne peuvent rester passives. Ce nouveau droit implique de :
- clarifier les périmètres d’accès dans la charte informatique,
- former les services RH et les managers à la gestion des demandes,
- documenter et tracer les réponses apportées,
- protéger la confidentialité des tiers évoqués dans les messages.
L’enjeu n’est pas seulement interne : une mauvaise gestion (absence de réponse, filtrage excessif, traitement incomplet) peut engager la responsabilité de l’entreprise voire entraîner une sanction CNIL.
🎯 Ce qu’il faut retenir
- ✅ Les courriels pro = données personnelles, même sur une messagerie professionnelle.
- ✅ Les salariés ont un droit d’accès, contenu + métadonnées incluses.
- ✅ Ce droit peut servir de preuve en cas de litige.
- ✅ Les entreprises doivent adapter procédures et formations pour éviter les sanctions.