Dans un contexte de consolidation continue du secteur hôtelier européen, le groupe Dalata Hotels, leader irlandais de l’hôtellerie milieu de gamme, a fait le choix de rejeter une offre de rachat à hauteur de 6,05 € par action, émanant du duo scandinave Pandox AB (Suède) et Eiendomsspar AS (Norvège).
Une stratégie de croissance prioritaire
Le conseil d’administration de Dalata a estimé que la proposition « sous-évaluait significativement » la valeur intrinsèque du groupe, et ne reflétait pas son potentiel de croissance dans les années à venir. Dalata poursuit actuellement un plan stratégique ambitieux baptisé « Vision 2030 », visant un portefeuille de 21 000 chambres réparties entre Irlande, Royaume-Uni et Europe continentale.
Le groupe exploite aujourd’hui 55 établissements sous les marques Maldron Hotel et Clayton Hotel, principalement en Irlande et au Royaume-Uni. Les performances 2024 du groupe témoignent d’une solidité opérationnelle : un EBE ajusté de 234,5 M€ (+5,1%) et un chiffre d’affaires en progression de 7,3 % à 652,2 M€.
Pandox et Eiendomsspar : deux spécialistes de l’hôtellerie patrimoniale
Le consortium Pandox-Eiendomsspar, composé de deux poids lourds de l’immobilier scandinave, connaît bien le marché hôtelier paneuropéen. Pandox AB, acteur suédois coté en bourse, est un spécialiste reconnu de l’acquisition, du développement et de la location d’hôtels de centre-ville, notamment à Stockholm, Berlin et Bruxelles. De son côté, Eiendomsspar AS, second actionnaire de Dalata (avec 8,8 % du capital), détient également 8,5 % de Pandox.
Leur proposition de rachat, bien que supérieure de 5 % au cours de clôture de Dalata le lundi précédant l’annonce, n’a pas convaincu. Ironie de l’histoire, le lendemain de l’annonce, l’action Dalata clôturait en hausse de 5,2 %, à 6,06 €, son plus haut niveau depuis mai 2019, traduisant la confiance du marché dans la stratégie autonome du groupe irlandais.
Un processus d’enchères en cours
Dalata avait lancé en mars une revue stratégique afin d’examiner les opportunités de croissance, dont la cession partielle ou totale du groupe. Si le duo Pandox-Eiendomsspar s’est positionné de manière informelle, il ne participe pas au processus structuré de cession actuellement en cours, selon Dalata, qui confirme des discussions avancées avec d’autres candidats non nommés.
Selon les règles du droit boursier irlandais, les deux groupes scandinaves ont désormais jusqu’au 15 juillet 2025 pour officialiser une offre ferme ou se retirer.