Le petit village de Coupvray, aurait pu rester l’un des nombreux villages briards anonymes du coin. Son attraction phare est son musée dédié à Louis Braille (il est natif de la commune), inventeur de l’alphabet éponyme.
Mais Coupvray vit ses dernières années de tranquillité : le village grossit de 600 habitants par an depuis plusieurs années. « Jusqu’à maintenant, nous avons été protégés de l’urbanisation parce qu’elle s’est fait par le sud du Val d’Europe, par les gares RER, TGV et la sortie d’autoroute. Aujourd’hui, on arrive sur la phase 4 et le village de Coupvray est impacté, et c’est vraiment un changement culturel pour nous », raconte son maire (SE), Thierry Cerri.
Car la venue de Disneyland Paris a changé le territoire du Val d’Europe « à tout jamais » selon les mots du site de l’agglomération. « La Convention, acte fondateur du territoire, signée le 24 mars 1987 entre l’État, La Walt Disney Company, le Département de Seine-et-Marne et la Région, prévoyait la réalisation à l’horizon 2017, de deux parcs à thèmes, 18 000 chambres d’hôtel, 2 400 résidences hôtelières, 2 golfs, un parc aquatique, 5 400 logements, 65 000 m² de commerces de détail, restauration, spectacles, 90 000 m² de centre commercial régional, 40 000 m² de centre de conférence, 700 000 m² de bureaux, 750 000 m² d’activité », peut-on lire sur leur site.
Des milliers d’entreprises installées
Des milliers d’entreprises se sont donc installées dans la région. L’entreprise Arribas France est venue dans les bagages de Disney en 1991. Spécialisée dans la confection de produits dérivés en verre, elle s’est installée aux abords du parc et emploie une cinquantaine de salariés.
« Six mois avant le Covid, on s’est installé dans le village de Condé-Sainte-Libiaire et mon engagement, était de recruter localement ce que l’on a fait. Il y a différents métiers, notamment des souffleurs de verres qui sortent des deux grandes écoles françaises. Pour ce qui est des métiers du sablage par exemple, qui nécessitent moins de technicité, on recrute localement », explique Grégory Viseux, directeur général de l’entreprise.
Verres, flûtes de champagne ou baguettes magiques aux effigies de personnages de la galaxie Disney sont ensuite vendus à quelques kilomètres, dans le parc à thème. Le nouveau site permet aux fans de découvrir la fabrication de ces produits et la reprise du tourisme permet au directeur général d’être optimiste. Mais la crise sanitaire a sonné comme un signal d’alarme.
« 95% de notre chiffre est réalisé avec Disney. Avec un parc fermé, notre société était à l’arrêt. On a quand-même continué à développer les produits avec l’échéance du 30e anniversaire. Mais c’est vrai que la fermeture du parc a engagé une réflexion interne. Il faut penser à d’autres sources de revenus. Nous avons obtenu une licence Harry Potter, ce qui a fait sens », poursuit Grégory Viseux.