Les directeurs mauriciens d’un hôtel 5-étoiles, à Maurice, se comptent encore sur les doigts d’une main, mais les lignes bougent incontestablement. Le parcours de Stephan Anseline en témoigne. Et comme toujours, c’est la motivation qui fait la différence. « Dans ce métier, c’est indispensable, explique le directeur général du Lux Grand Gaube, il faut faire des sacrifices et avoir un conjoint compréhensif. » Dans son cas, la compréhension de son épouse, Adarsh, a été facilitée par le fait qu’elle évolue elle aussi au sein d’un groupe hôtelier mauricien. C’est d’ailleurs l’hôtellerie qui leur a permis de se rencontrer, en Inde, lors de la formation de Stephan au sein de l’Université Oberoi, du nom de ce groupe familial qui est une référence dans l’hôtellerie de luxe. Adarsh est une sikhe, originaire du Pendjab, comme le fondateur du groupe Oberoi qui est toujours aux commandes avec ses deux fils à ses côtés.
Cap sur l’Inde
Outre la motivation, il faut aussi, bien souvent, un petit coup de pouce du destin pour saisir des opportunités. À la fin de ses études secondaires, Stephan Anseline voulait « absolument travailler dans l’hôtellerie pour découvrir d’autres cultures », alors qu’il n’avait pas les moyens de voyager. Il passera donc par l’école hôtelière Sir Gaëtan Duval, puis, après quelques stages, notamment au Prince Maurice et au restaurant gastronomique chinois du Domaine Les Pailles, il sera recruté en 2000 comme serveur de restaurant par L’Oberoi Mauritius. L’occasion de faire la connaissance, en 2002, de David Longworth, en séjour dans l’hôtel et qui dirigeait, à Delhi, l’université du groupe.
Le courant passe plutôt bien avec le jeune serveur mauricien, très motivé et aussi très curieux. Ce dernier découvre l’opportunité de bénéficier d’une bourse d’Oberoi, mais les places sont chères. Seules 24 places sont réservées à des étrangers alors que les Indiens sont quelque 10 000 à fréquenter l’université. Stephan Anseline croit en ses chances et il a raison. Il fera partie des heureux élus. De quoi amorcer un grand tournant dans son parcours. « Mais c’était un saut dans l’inconnu que j’appréhendais, heureusement que mes parents m’ont encouragé. Une fois sur place, il a fallu que je m’adapte. La cuisine était très différente, je ne parlais pas l’hindi et j’avais même du mal à comprendre l’anglais qu’on y parlait. » Le jeune Mauricien s’accroche, réussit sa formation qui dure deux ans et, de retour à L’Oberoi Mauritius, il se retrouve assistant du directeur de la restauration. Une belle promotion, mais l’amour était passé par là. Il demande sa mutation en Inde pour retrouver Adarsh et convaincre les parents de la jeune sikhe qu’il serait un bon mari pour elle. (…) Lire la suite sur L’Eco Austral