Il y a encore une petite dizaine d’années, une telle scène aurait été impensable. La gastronomie de palace ne faisait pas preuve de décontraction, tout occupée qu’elle était à décrocher des étoiles Michelin. Deux au moins, trois encore mieux, et plus encore pour faire le malin, comme le George V qui obtenait en 2016 cinq macarons au total pour ses trois restaurants.

Les palaces, situés dans un périmètre restreint de la rive droite entre la place de l’Etoile et le Louvre, proposaient une offre gastronomique de très haute volée mais finalement assez similaire, des variations autour de la cuisine française moderne. Les grands chefs tels qu’Alain Ducasse, Christian Le Squer ou Eric Briffard s’étaient embarqués dans un jeu de chaises musicales, passant d’un établissement à l’autre, gérant à chaque fois des brigades énormes, montrant la capacité de l’hôtel à produire de l’exceptionnel. « Pendant des années, les chefs n’étaient pas embêtés par le contrôle de gestion », résume le consultant Nicolas Chatenier. La question de la rentabilité du restaurant ne se posait pas, c’était la vitrine, financée par les chambres d’hôtel. C’était aussi le lieu où l’on investissait dans de jeunes talents, où des Jean-François Piège et Cédric Grolet ont pu prendre leur élan. Lire la suite sur Le Monde (réservé abonnés)