Nous l’avions souligné dans notre article consacré à l’hôtel Villa M (avec le néologisme conceptuel d’hôtellerie hybride) : il devient essentiel, pour les hôteliers, de devenir des ‘animateurs multicanaux » en proposant la mixité et la diversification des revenus.
Les espaces banquets et salons sont peu occupés ? Certains prennent la décision de les proposer en espaces de coworking ou louent ces espaces à des entreprises pour en faire soit des centres de formation, soit des centres de soin ou bien encore des cabinets médicaux, ces activités étant souvent compatibles avec l’activité hôtelière.
Le restaurant nécessite une gestion sur le fil et sa gestion est chronophage, sa rentabilité aléatoire ? Pourquoi ne pas louer sa cuisine à une « dark kitchen » ou louer son restaurant selon un cahier des charges bien défini ?
L’activité souffre d’une forte saisonnalité ? Pourquoi ne pas mêler appartements résidentiels et chambres d’hôtels ?
Nombreux sont les exemples de ces partenariats opérationnels.
Le plus surprenant est que opérations de sous-traitance se développent principalement dans des zones à forte intensité capitalistique et économique.
Or, nous évoquions récemment la nécessité de diversifier les sources de revenus notamment dans les territoires et pays ayant une classe moyenne réduite (ce qui limite les consommations hors foyers) et une clientèle « Business » et « Leisure » en forte progression mais encore limitée.
Ainsi, nous avons pu constater la germination de cette nouvelle approche « investisseur » avec l’ouverture d’un établissement ivoirien à Douala ; le propriétaire a ainsi loué une grande partie de ses espaces commerciaux (coworking, centre de soins, spa beauté). Résultat : l’établissement est devenu un véritable lieu de vie pour les startupers locaux et, de facto, un spot local ! Ajouté à cela un restaurant « african streetfood » revisitant les classiques africains d’une façon décontractée et « food truck »…
Résultat : le segment « Leisure » (constitué des ‘visiteurs’, touristes et expatriés) a triplé en quelques mois et les « points de vente ne tournent » plus à vide !
Malheureusement, l’approche traditionnelle de l’hôtellerie basée essentiellement sur les revenus « chambres », beaucoup plus faciles à formaliser, est toujours privilégiée par les investisseurs et autres porteurs de projets.
Moralité : Penser global n’est plus « LA SOLUTION ». PENSER LOCAL, CAPTER GLOBAL semble être une piste d’avenir !