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La France sort les rames pour trouver des bras. Fait inédit cette année, elle va jusqu’à créer un dispositif pour piocher des saisonniers directement en Tunisie. (…) Dans les prochains jours, 4 000 Tunisiens devraient être recrutés pour œuvrer dans des bistrots ou des hôtels tricolores.

L’Umih n’a plus le choix, selon Hubert Jan. «Il nous manque 150 000 employés, deux fois plus qu’avant le Covid. On a augmenté les salaires mais ça ne suffit pas», déplore-t-il, se référant à la hausse de 16 % de la grille des salaires, qui n’avait plus été revalorisée depuis 2018. Et Hubert Jan de s’inquiéter : «On risque d’avoir des drames car les entreprises vont tourner avec un personnel insuffisant, elles seront obligées de réduire la toile.» L’accord s’inscrit dans une convention signée par la France avec la Tunisie en 2008, autorisant 9 000 d’entre eux à travailler sur le sol français légalement.

«Gagnant-gagnant»

L’originalité du dispositif : accélérer le processus. Au lieu de passer par Pôle Emploi, les travailleurs vont directement sur la plateforme que la profession a créée, HCR Emploi. «Comme un site de rencontre, travailleurs et patrons matchent et ça génère un contrat. Pour un patron, c’est génialissime», nous explique l’Umih. L’Union indique s’appuyer sur les pratiques d’autres secteurs en mal de main-d’œuvre, comme celui du bâtiment ou de l’agriculture. Le travail au noir en moins.

«Si cela respecte bien le salaire et le droit français, c’est une très bonne nouvelle»,  s’enthousiasme Jérôme Valette, directeur du département économie à l’Institut Convergence Migrations à l’université Paris-I. C’est la fin d’une procédure très lourde pour recruter du personnel étranger, alors que, selon le spécialiste, les études montrent que ces transferts sont du «gagnant-gagnant» pour la France et la Tunisie. L’Umih certifie que ces salariés tunisiens seront payés «exactement» comme les Français. Soit un revenu minimum de 1 472 euros net pour 39 heures. L’employeur peut choisir d’offrir un logement ou non, et le voyage jusqu’en France est au frais du travailleur. Il pourra rester cinq mois maximum. (…) Lire la suite sur Libération

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