Le 3 juin 2025, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire d’Apicap, société de gestion bien implantée à La Réunion et connue pour ses investissements dans une trentaine d’entreprises locales, dont plusieurs du secteur hôtelier. Ce retrait précipité plonge certains acteurs dans l’inconfort… mais pas dans la panique.
🔎 Un hôtelier en première ligne : le groupe Exsel
Parmi les entreprises les plus directement impactées figure le groupe hôtelier Exsel(8 hôtels), propriétaire notamment de l’hôtel Créolia, fleuron de l’hôtellerie réunionnaise. Pour Yann Le Febvre, PDG du groupe, l’heure est à la clarification selon les propos rapportés par « Le Quotidien de La Réunion »:
« Apicap n’a jamais été actionnaire mais gestionnaire. Notre interlocuteur disparaît, il sera remplacé. »
Une situation qui, bien que désagréable, n’entrave pas encore les projets à moyen terme des établissements concernés. Le problème majeur réside dans l’opacité de la transition : plusieurs dirigeants affirment ne pas avoir été informés de la liquidation, découvrant la situation en observant les silences répétés de leur partenaire financier.
🧭 Une transition cruciale pour les porteurs de projets hôteliers
Impact Capital, nouvel acteur régional qui opère le premier fonds d’investissement dédié à l’innovation et à l’impact dans l’Océan Indien, se positionne déjà pour reprendre le flambeau.
Dans un secteur aussi capitalistique que l’hôtellerie, où les cycles de retour sur investissement sont longs et les projets structurants, cette continuité est vitale. Sans interlocuteur stable, le développement des infrastructures, la montée en gamme des établissements et la création d’emplois pourraient être freinés.
🛎️ Hôtellerie : des enjeux dépassant le simple capital
La situation actuelle met en lumière un enjeu central : la pérennité de l’investissement hôtelier dans les territoires ultramarins. Si La Réunion entend rester compétitive face à d’autres destinations de l’océan Indien, elle ne peut se permettre des à-coups structurels dans le financement de son parc hôtelier.
« L’hôtellerie réunionnaise a besoin de partenaires fiables, stables et ancrés dans une logique de long terme », explique un cadre du secteur.
Les fonds de capital-investissement qui interviendront devront conjuguer rentabilité économique et engagement territorial, une exigence essentielle pour préserver la dynamique post-Covid dans ce secteur clé du tourisme.
