Les Tours Duo à Paris avec le TOO Hotel Paris MGallery, le Cidade Matarazzo – Torre Rosewood à Sao Paulo Brésil, le Sofitel Vienna Stephansdom à Vienne, le Renaissance Barcelona Fira Hotel, le Louvre Abu Dhabi, l’Institut du Monde Arabe, le Silken Puerta América à Madrid, tous ces projets ont en commun un nom. Ils portent la signature d’une personnalité quasi-mythique de l’architecture contemporaine : Jean Nouvel. Lauréat de nombreux prix prestigieux, dont le Prix Pritzker et le Prix Aga Khan, l’architecte est désormais au cœur d’une affaire de détournement de fonds, révélée par le journal Libération. L’agence Jean Nouvel est accusée de falsifications et de malversations financières. Plusieurs anciens salariés, dont l’ex-directeur administratif, sont ainsi renvoyés en justice, et Jean Nouvel lui-même a été placé sous statut de « témoin assisté ».

À 79 ans, Jean Nouvel a indéniablement marqué l’histoire de l’architecture avec des chefs-d’œuvre comme l’Institut du Monde Arabe ou le Louvre Abu Dhabi. Cependant, depuis son prix Pritzker en 2008, le vent a semble-t-il tourné. Ses projets, tels que la Philharmonie de Paris, ont souffert de dépassements de budget et de retards. Ses projets avortés de gigantesques tours énergivores à la Défense lui ont fait perdre d’importantes sommes d’argent. De plus, des accusations pour malfaçons se sont multipliées : étanchéité défectueuse à l’Opéra de Lyon, fuites d’eau au palais de justice de Nantes, problèmes structurels à la piscine du Havre.
Ce grand nom de l’architecture, qui a contribué à révolutionner le paysage urbain français avec des matériaux industriels et des conceptions avant-gardistes, semble désormais pris dans les rouages d’un secteur en pleine mutation, où les enjeux financiers et les contraintes écologiques prennent de plus en plus de place.