Si la formation professionnelle HCR de ces 20 dernières années se doit d'être incarnée par une personnalité, on peut citer 3 voire 4 noms !
Parmi eux, un nom revient sur les lèvres de nombreux DRH ou personnalités hôtelières : David Campagne.
David Campagne en haut à droite avec les Chefs MOF Jen-François Girardin, actuel Président de la société des MOF et Michel Roth
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Évoquer la personnalité qu’est David Campagne est simple et difficile à la fois tant il voue un véritable culte à la discrétion.
Décrire sa carrière, c’est résumer en quelques lignes près de 30 années d’échanges professionnels, à se côtoyer, se croiser. Presque une histoire de famille. Désormais, vie professionnelle oblige, les rencontres se font rares mais à chaque échange, toujours la même impression de s’être quitté la veille !
Certains l’ont peut-être oublié mais David Campagne (Université Paris XIII, DESS Droit Social 1994• Université Paris XIII, Master Droit Privé 1993) avant de devenir le Directeur de l’École Nationale Supérieure des Métiers de la Viande, fut de longues années une personnalité incontournable des Ressources Humaines et de la Formation de l’Hôtellerie et de la Restauration (lire encadré)
David Campagne @ credit linkedin
David Campagne, une carrière tout entière vouée à la formation dans nos Métiers
Juriste droit social, responsable formation puis DRH adjoint durant les années fastes des Frères Blanc (1995-2000) au siège du boulevard des Italiens, il rejoint un temps le groupe Léon de Bruxelles (2000-2002) en qualité de Responsable emploi formation. En 2002, il sera recruté par le Ritz Paris où durant 5 années il occupera le poste d’Adjoint DRH avant de rejoindre, 5 ans plus tard, le centre national de formation continue spécialisé dans le secteur de l’hôtellerie restauration « ASFOREST » et ce, en qualité de Directeur. Pendant 10 ans il va ainsi développer Asforest, accompagner son développement notamment auprès de nombreux hôteliers et restaurateurs, contribuant à en faire l’un des leaders de la formation professionnelle en France. Après 10 années passées à la tête de l’ASFOREST, il rejoindra en 2019 l’École Nationale Superieure des Métiers de la Viande.
Après un long voyage professionnel de près de 30 ans l’ayant mené des Frères Blanc au Ritz Paris en passant par Léon de Bruxelles ou l’Asforest, le discours n’a pas changé. Le juriste de formation, brillant mais fuyant l’auto-promotion, apporte, quand on l’interroge sur ce qui l’a motivé tout au long de sa carrière professionnelle, la même réponse, intangible et ferme : la passion pour LA FORMATION. Cette formation professionnelle dont l’objectif premier est de proposer aux salariés d’améliorer leurs compétences ou d’acquérir de nouvelles connaissances professionnelles. Celle qui permet le maintien de l’employabilité du salarié et son adaptation à son poste de travail. Le lensois, discret par nature, peu sensible à l’égocentrisme digital, chaleureux avec les autres, n’a jamais goûté à l’aigreur ou à l’arrivisme. Il a toujours mis en avant l’équilibre entre sa passion professionnelle et sa vie personnelle.
Novateur (dans les années 90, il avait lancé une formation aux métiers de la restauration se fondant sur toute une collection « vidéo » reprenant les fondamentaux des métiers de la salle et de la cuisine, un travail remarquable pour l’époque !), disruptif parfois pour pousser le pion « Formation » (il supervisa le recensement organisationnel et la Bible de tous les métiers du Ritz avec l’idée de fluidifier l’organisation et mieux appréhender les enjeux de la formation), inclusif avant l’heure (il développa de nombreux programmes d’insertion en relation avec les Administrations ou Associations), il est de ces hommes qui ont toujours privilégié la quête de sens à leur carrière.
La formation est, nous ne le dirons jamais assez, une passion pour David.
Nous venons de terminer avec la CFBCT (ndlr La Confédération Française de la Boucherie, Boucherie-Charcuterie et Traiteurs) une grande phase de travaux : un magnifique rooftop, 2 étages de 15 chambres pour y accueillir les stagiaires de toute la France, un étage de 5 salles de cours modernes avec ENI, les bureaux administratifs, 2 salles de réception, la cuisine, le restaurant, 3 laboratoires de boucherie et un laboratoire de cuisine charcuterie traiteur, l’accueil avec une fresque en verre futuriste et unique en son genre. Nous travaillons environ 320 tonnes de viande à l’année.
LTH : Toutes les conditions continuent d’être réunies pour proposer aux générations futures une formation d’excellence, avec des formateurs et formatrices qualifiés pédagogues et passionnés.
David Campagne : Savoir choisir une bête est un métier. Savoir travailler à partir d’une carcasse le maximum de morceaux est un vrai savoir-faire et une spécifié française enviée partout dans le monde.
Notre vocation est de transmettre cet héritage aux générations futures.
L’ENSMV est également le lieu d’entrainement de l’équipe de France de boucherie qui se prépare actuellement en vue des championnats du monde de boucherie organisés à Paris en Mars 2025.
L’ENSMV participe à l’organisation des concours MAF et MOF et nous sommes également centre d’excellence WORLDSKILLS.
David Campagne : Nos formations en reconversion pour tout profil connaissent un succès certain et tentent de plus en plus de personnes de tout âge et de plus en plus de femmes.
La boucherie propose de nombreux débouchés, aussi bien en tant qu’employés qu’en tant que chef d’entreprise mono site ou multi sites.
Ces 5 années sont donc passées très vite et c’est plutôt très bon signe. Il est impossible de s’ennuyer et l’équipe de 25 collaborateurs est attachante et entièrement tournée vers le client et sa satisfaction. L’ENSMV est une sorte de synthèse de ma vie professionnelle puisque je côtoie tout ce que j’aime : la restauration, l’hébergement, l’évènementiel, le souci du détail, la qualité, la relation clientèle, le management d’équipe et de projet, la pédagogie, l’excellence et les concours.
LTH : Vous avez toujours cherché à innover, à lancer de nouveaux projets, qu’en est-il de l’Ecole ?
David Campagne : C’est vrai. Je suis plutôt un bâtisseur et j’ai toujours apprécié les challenges. Je suis bien tombé car c’est le cas également de la CFBCT.
En a peine 4 ans, 2 formations de type universitaires ont été lancées avec la CFBCT Le titre manager d’unité marchande mum et la licence professionnelle.
Le référentiel du CAP boucher a été revu et un certificat de spécialisation vente conseil en boucherie vient d’être lancé.
Une formation création reprise 100% boucherie a été créée et une formation sur la cession transmission vient de l’être.
Une école a été inaugurée en argentine, nous lançons une plateforme digitale nationale innovante dans les semaines à venir à l’attention de celles et ceux qui préparent une formation initiale en CAP ou BP, les formations en reconversion les CFA, leurs formateurs, Les ressources pédagogiques multimodales sont validées conjointement la profession et la CFBCT
LTH : Que peut-on vous souhaiter pour les 10 prochaines années ?
David Campagne : Que l’école continue à se développer, à investir, à se diriger vers de nouveaux marchés, en France comme à l’étranger. Et pourquoi pas aux particuliers puisque nous avons les ressources matérielles et humaines pour apporter de nombreuses choses sur la gastronomie aux amoureux de la viande, et dieu sait qu’ils sont nombreux.
La CFBCT travaille particulièrement sur l’image de la profession en vue d’attirer de nombreux jeunes en formation initiale et adultes en reconversion. Les résultats du dernier concours Meilleur apprenti de France ont ainsi été proclamés dans la salle des conclaves du Palais des Papes à Avignon. !!!!!!!
Je souhaite que ce travail de fonds porte ses fruits. Il est possible à tout âge de rejoindre cette belle profession et de s’y faire sa place, soit comme employé soit comme chef d’entreprise artisanale.
Je souhaite continuer à travailler avec une équipe de direction franche, soudée et en phase sur le métier, son développement, ses nombreux enjeux. Un cap été fixé et nous nous y tenons en tirant tous dans le même sens.
Je souhaite également pourvoir continuer à travailler avec les excellents professionnels qui travaillent pour l’ENSMV.
Je suis content de travailler pour la boucherie artisanale, Les bouchers et bouchères aiment le travail, le travail bien fait, ne se cachent pas et font le maximum pour satisfaire leur clientèle de proximité, mettre en valeur et sublimer de leurs propres mains des produits nobles.
Honnêteté, franchise, loyauté et droiture ont toujours été des éléments très importants pour moi et je les retrouve ici.
