mer 17 avril 2024,
8.7 C
Paris

Playdoyer | Le Cours hôtelier de Besançon, école d’excellence en péril !

Depuis 1916, le Cours Hôtelier de Besançon a formé parmi les meilleures gouvernant.es. Pour toute une génération d'hôteliers.ères, Denise Cheval en fut l'emblématique Directrice. Au début des années 90 et 2000, les Gouvernantes et Gouvernants d'alors évoquaient plus Madame Cheval que le Cours Hôtelier de Besançon ! Aujourd'hui, l'école est confrontée à une baisse drastique de ses effectifs remettant en cause son existence même.

À lire

La Tribune de l’Hôtellerie
La Tribune de l’Hôtelleriehttps://latribunedelhotellerie.com
Le portail francophone dédié aux dirigeants du secteur de l'Hôtellerie Restauration internationale. Une tendance, une ouverture, une nomination ? La Tribune de l'Hôtellerie ! Pour tout connaître, tout voir et tout anticiper. #Actualités hôtelières #Hospitality News #Actualité hôtellerie

L’ Ecole est à l’image de celles et de ceux qu’elle forme et a formés: efficace, sérieuse mais terriblement discrète.

Loin des écoles tapageuses qui ont surfé sur les cursus Master 1 et Master 2 économiquement rentables et surtout attractifs, cette institution a perpétué une tradition, celle de la formation par le terrain, de la transmission par des professionnel.les expert.es.

Et pourtant, cette école d’excellence qui a formé des générations de gouvernantes et gouvernants et n’était concurrencée, jusqu’au début des années 2000, que par 2 ou 3 écoles hôtelières européennes dont l’Ecole de la Haye (qui a formé également des générations de gouvernantes flamandes) souffre de sa trop grande modestie et de son ancrage devenu par trop local.

Car, et c’est là le paradoxe, cette institution de grande qualité, n’a pas su surfer sur son réseau d’alumni et user de la communication à l’instar de nombreuses écoles dont les formations sont infiniment moins pertinentes. Pis encore, elle est aujourd’hui concurrencée par des formations courtes dans des bassins d’emploi riches en candidats (on pense à l’Ile de France) !

Sophie Courvoisier @ credit linkedin

Des finances fragiles obligent la direction de l’école à repenser son modèle économique.  « On va ouvrir un CFA [Centre de formation des apprentis, NDLR] à la rentrée 2024 tout en gardant l’ADN du Cours hôtelier », confie Sophie Courvoisier auprès du site France Bleu

Comme révélé par le site d’information France Bleu, l’école veut désormais s’appuyer sur l’apprentissage pour se relancer. Certes, cette piste est pertinente mais le vrai problème de ce métier de Gouvernant.e est qu’en dépit de son extrême professionnalisme, les professionnels bénéficient rarement d’une évolution vers des postes de Direction Générale.

Et pourtant, à un moment où la pénurie de personnel pose la question de la formation de nouveaux entrants dans le secteur, où la notion de service revient au « centre du jeu », le Cours Hôtelier forme à un Métier plus que central dans notre secteur : être gouvernant.e c’est savoir « manager » une équipe souvent pluri-culturelle et confrontée à des conditions de travail relativement difficiles, c’est transmettre à des personnes souvent peu qualifiées ou issues de l’immigration, ce fameux sens du détail, de la perfection et du Luxe, c’est également savoir gérer une masse salariale importante, composer des « plannings » tenant compte des attentes individuelles, gérer la logistique quasi-industrielle du linge… Tour à tour, formateur.rice, manager, gestionnaire et souvent ambassadeur face au client « chambre » , le.a gouvernant.e possède tous les codes pour devenir un dirigeant hôtelier !

Véritables métronomes de l’hôtel, les professionnel.les de la « housekeeping » rythment ainsi l’hébergement comme le cuisinier donne le ton de la salle

Etre gouvernant.e devrait permettre, à l’instar d’un Chef de Réception ou d’un Responsable restauration, d’accéder à des postes de Direction Générale. On le sait,  l’attractivité d’un Métier dépend aussi de sa capacité à « vendre le futur » car plus que « trouver un emploi », les nouveaux entrants cherchent un sens, de la mobilité, une vision, un avenir.

Ainsi, il devient essentiel, désormais, d’offrir des spécialisations diplômantes avec des titres de Niveau III ou II pour augmenter non seulement la visibilité européenne de ces formations mais surtout, permettre aux futurs diplômés d’évoluer vers des fonctions transverses telles quel les Ressources Humaines, le Commercial, l’Hébergement dans sa globalité !

Le chantier est désormais lancé, le Cours Hôtelier mérite non seulement de réussir sa révolution mais d’être remis sur le devant de la scène car ce Métier de Gouvernant.e est non seulement un métier d’avenir permettant une carrière internationale, une réelle évolution mais également un métier centré sur l’humain et riche de sens !

(…) Article de référence sur France Bleu

- Publicité -spot_img
spot_img

Dernières infos