La Ville des Anges, sous les projecteurs du monde entier à l’approche des Jeux Olympiques 2028, traverse une tempête sociale inattendue : la fronde des hôteliers face au nouveau salaire minimum.
Adoptée en mai 2025, l’ordonnance municipale impose une augmentation progressive du salaire horaire des employés des hôtels de plus de 60 chambres, passant de 22,50 $ à 30 $ d’ici 2028. Présentée comme un progrès social par les syndicats, la mesure est perçue comme une menace existentielle par une grande partie de l’industrie hôtelière.
💥 Un secteur à bout de souffle
Déjà affaiblis par la pandémie, les établissements hôteliers de Los Angeles peinent à retrouver leur niveau de rentabilité. Le RevPAR (revenu par chambre disponible) reste 15 % en dessous des chiffres de 2019, tandis que les coûts d’exploitation explosent. Le coût du travail par chambre occupée dans les hôtels full-service dépasse désormais 250 $/mois, soit une hausse de 36 % par rapport à l’avant-Covid.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. De nombreux établissements ont gelé leurs projets de rénovation, à l’image de l’Hôtel Angeleno, dont la modernisation à 10 millions de dollars a été suspendue. D’autres envisagent la fermeture de leurs restaurants, la suppression du voiturier ou la réduction de leur offre de services.
⚖️ Un affrontement politique et économique
Face à cette crise latente, l’American Hotel & Lodging Association (AHLA) tente un contre-feu : elle collecte 93 000 signatures pour inscrire une initiative à la prochaine élection de 2026, visant à suspendre la loi et à la soumettre au vote des électeurs. De leur côté, les syndicats Unite Here Local 11 ripostent avec une contre-proposition visant à étendre le salaire minimum de 30 $ à tous les métiers de la ville.
Le ton monte entre les deux camps, sur fond d’accusations d’intimidation et de désinformation. La ville, elle, observe une polarisation de son tissu économique et social, dans un contexte de baisse du tourisme international et de concurrence croissante des plateformes comme Airbnb.
🏁 Vers un tourisme fragilisé avant les grands événements mondiaux ?
En pleine préparation pour accueillir la Coupe du Monde FIFA, le Super Bowl, le NBA All-Star Game, et à terme les Jeux Olympiques, l’hôtellerie de Los Angeles s’inquiète : saura-t-elle répondre à la demande dans ces conditions économiques ?
Alors que les réservations de blocs de chambres pour les JO sont déjà en cours, certains hôteliers envisagent de revenir sur leurs engagements si la pression salariale devient intenable.
Un paradoxe s’installe : alors que Los Angeles veut briller aux yeux du monde, ses hôtels – vitrines de son hospitalité – s’enfoncent dans une crise sans précédent.