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Économie | Christian Saint-Étienne : “Le luxe (…) reste l’un des derniers moteurs industriels de la France”

Invité sur Public Sénat le 24 octobre 2025, l’économiste Christian Saint-Étienne a livré son analyse de la situation économique française. Selon lui, le secteur du luxe, aux côtés de l’aéronautique, demeure l’un des rares piliers de compétitivité mondiale pour la France. Il appelle à une politique industrielle de filières et à une fiscalité favorable à la production.

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Reçu sur le plateau de La Chaîne Public Sénat le 24 octobre 2025, dans le cadre d’une émission consacrée au projet de loi de finances 2026, l’économiste Christian Saint-Étienne a dressé un constat sans détour de la situation économique du pays (vidéo en fin d’article).
Selon lui, la France souffre d’une contradiction structurelle :

« Nous avons une protection sociale de pays riches et une production de pays pauvres. »

Ce déséquilibre, explique-t-il, nourrit depuis vingt ans un appauvrissement relatif du pays, la croissance stagnante à 1 % par an contre 3 % au niveau mondial. Pour y remédier, il appelle à une réindustrialisation par filières, seule capable de restaurer la compétitivité fra

nçaise :

« Si nous voulons retrouver une économie forte, il faut cesser de raisonner en économie fermée et reconstruire des chaînes de valeur complètes. »

Le luxe, une réussite industrielle à la française

Dans son intervention, Christian Saint-Étienne a particulièrement insisté sur les secteurs d’excellen

ce qui portent encore la balance commerciale française : le luxe et l’aéronautique.

« Ce sont les deux domaines où la France reste compétitive, car les donneurs d’ordre ont su structurer des filières solides avec leurs sous-traitants. »

Le luxe, rappelle-t-il, illustre à lui seul la force d’un modèle industriel intégré, combinant savoir-faire artisanal, ancrage territorial et innovation. Les géants LVMH, Kering, Hermès ou Chanel en sont la démonstration : avec plus de 130 milliards d’euros de chiffre d’affaires cumulé, ils représentent un vecteur clé d’exportations et un réservoir d’emplois hautement qualifiés.

Une fiscalité à repenser pour protéger la production

L’économiste milite pour une refonte de la fiscalité patrimoniale, distinguant clairement les biens d’usage(résidences, yachts) des biens productifs (entreprises, usines, ateliers).

« Il faut fiscaliser les biens d’usage, mais protéger les biens de production, sans quoi nous détruirons notre base industrielle. »

Cette distinction, selon lui, serait bénéfique pour les secteurs du luxe et du design, dont la compétitivité dépend directement du maintien d’un réseau productif français et européen.

Un appel à la politique de filière

Christian Saint-Étienne regrette enfin que la promesse de réindustrialisation n’ait pas encore trouvé de traduction concrète :

« Emmanuel Macron a cru que des réformes fiscales suffiraient à relancer l’économie. Or, si on veut réindustrialiser, il faut une politique nationale de filières, du foncier industriel aux compétences. »

Avec un poids de l’industrie manufacturière tombé à 9,5 % du PIB contre 14,5 % en moyenne européenne, la France doit, selon lui, réinvestir massivement dans le foncier industriel — environ 50 000 hectares à reconquérir pour rattraper son retard.

Le luxe, conclut-il, reste un modèle inspirant de compétitivité et de résilience, prouvant que l’excellence “à la française” peut encore servir de moteur à la réindustrialisation.


“At a glance” 👀

Milestone: Interview broadcast on Public Sénat, October 24, 2025

Key sectors: Luxury & Aerospace as France’s remaining global leaders

Insight: Call for industrial policy and fiscal clarity between assets and production

Economic challenge: Manufacturing weight down to 9.5% of GDP (EU avg. 14.5%)

Outlook: Strengthen production chains to sustain luxury’s global competitiveness

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