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Social | 📌 Congé payé et arrêt maladie : la Cour de cassation tranche

La Cour de cassation vient de trancher : désormais, un salarié tombant malade pendant ses congés payés pourra les reporter. Cette décision du 10 septembre 2025 aligne enfin le droit français sur la jurisprudence européenne et marque une avancée sociale majeure pour les salariés, tout en imposant une nouvelle organisation aux employeurs.

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⚖️ Analyse : Congés payés et arrêt maladie — un alignement du droit français avec l’Europe

1. Rappel du contexte juridique

Jusqu’à présent, en droit français, lorsqu’un salarié tombait malade pendant ses congés payés, les jours de maladie n’étaient pas systématiquement reportés, sauf exceptions prévues par la convention collective ou un accord d’entreprise.
➡️ Cette position était contestée par la jurisprudence de la CJUE (Cour de justice de l’Union européenne), qui reconnaît depuis longtemps le droit des salariés européens à bénéficier pleinement de leurs congés annuels, indépendamment d’une maladie.


2. La décision du 10 septembre 2025

La Cour de cassation (Chambre sociale, n°23-22.732) affirme que :

  • Les finalités sont distinctes : repos & loisirs pour le congé payé, soins & rétablissement pour l’arrêt maladie.

  • Si le salarié tombe malade pendant ses congés, il peut demander le report de ses jours de congés non pris.

👉 Cette décision aligne désormais clairement la jurisprudence française sur le droit européen.


3. Conséquences pratiques pour les employeurs

  • Gestion RH : les entreprises doivent prévoir le report automatique des congés payés non pris en cas de maladie, même si ce n’est pas expressément prévu par leurs accords internes.

  • Organisation du travail : complexité accrue dans la gestion des plannings, notamment pour les PME et en période estivale.

  • Risques juridiques : refus ou non-application du principe expose l’employeur à un contentieux prud’homal.

  • SIRH et paie : nécessité d’adapter les outils de gestion pour suivre et distinguer les jours pris, reportés ou requalifiés.


4. Impacts pour les salariés

  • Renforcement des droits sociaux : garantie de bénéficier pleinement de ses congés payés, même en cas d’aléas de santé.

  • Sécurité juridique : la jurisprudence européenne est désormais intégrée dans le droit français, réduisant les zones grises.

  • Dialogue employeur/salarié : obligation de notifier rapidement la maladie à l’employeur pour activer le droit au report.


5. Perspectives

Cette décision ouvre la voie à une harmonisation plus large :

  • Possible révision du Code du travail pour intégrer explicitement ce droit.

  • Montée en puissance des contrôles d’inspection du travail sur la bonne application.

  • Effet domino sur les autres droits liés aux absences (maternité, accidents du travail).


📌 En résumé :
La Cour de cassation clarifie enfin la règle : un salarié malade pendant ses congés a droit au report. Cette avancée rapproche la France de ses obligations européennes et sécurise les droits des salariés, tout en imposant une nouvelle contrainte organisationnelle et juridique aux employeurs.

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