L’hôtellerie tunisienne et le monde du tourisme sont en deuil. Mohamed Amouri, fondateur de la prestigieuse chaîne Hasdrubal Thalassa & Spa Hôtels, est décédé à l’âge de 85 ans. Pionnier, stratège et passionné, il a façonné l’image de la Tunisie comme destination de luxe et inspiré plusieurs générations de professionnels.
Des débuts modestes à la vision du luxe
Formé à l’École Hôtelière de Strasbourg (diplômé en 1961), Mohamed Amouri débute comme réceptionniste à Monastir avant de diriger plusieurs hôtels emblématiques. Visionnaire, il pressent très tôt que la Tunisie doit miser sur le haut de gamme pour se distinguer. En 1981, il inaugure le premier Hasdrubal à Port El Kantaoui, avant de créer des unités de 5 étoiles grand luxe à Djerba et Hammamet.
🇬🇧 At a glance
Who: Mohamed Laâmouri (1939–2025), founder of Hasdrubal Thalassa & Spa Hotels, pioneer of Tunisian luxury hospitality.
What: Passed away at the age of 85, leaving behind a legacy that reshaped Tunisia’s high-end tourism sector.
Where: Tunisia – with landmark properties in Hammamet, Djerba, and Port El Kantaoui.
Why it matters: He elevated Tunisian hospitality to international luxury standards and combined it with a lifelong passion for contemporary Arab art.
Legacy: His hotels remain iconic destinations, while his art collection of over 1,000 works and his
Le joyau de la chaîne, Hasdrubal Thalassa Yasmine-Hammamet, inauguré en 1999, reste une référence mondiale : architecture arabo-mauresque, 220 suites d’exception, centre de thalassothérapie de 5 000 m², et surtout la légendaire Villa Salammbô, inscrite au Guinness Book comme la plus grande suite du monde (1 500 m², piscines privées, mini-centre de thalasso).
Un hôtelier-mécène et amoureux des arts
Au-delà de l’hôtellerie, Mohamed Amouri était un grand amateur d’art contemporain arabe. Depuis les années 1970, il a constitué avec son fils Raouf une collection unique de plus de 1 000 œuvres, rassemblant des artistes tunisiens comme Néjib Belkhodja, Ridha Bettaiëb, mais aussi algériens, irakiens et franco-tunisiens.
Ses hôtels sont devenus de véritables galeries, ornés de centaines de toiles et de sculptures. Avec son fils Raouf, il a aussi soutenu activement des expositions en Tunisie, en France et en Suède, contribuant à donner une visibilité internationale aux artistes arabes et maghrébins. Leur galerie Nadhar, au sein de l’Hasdrubal Hammamet, incarne cet engagement avec une programmation ambitieuse et un projet de prix artistique méditerranéen.
Un héritage vivant
Homme de rigueur et d’exigence, Mohamed Amouri a formé des générations de professionnels à l’art du détail et du service personnalisé. Mais il a aussi légué une philosophie : faire du luxe tunisien une vitrine culturelle, alliant hospitalité et rayonnement artistique.
Aujourd’hui, la chaîne Hasdrubal demeure un symbole de son œuvre. Et sa passion pour l’art se poursuit à travers ses enfants, Raouf, Rym et Dora, qui prolongent son mécénat en soutenant de nouvelles formes de création, notamment la musique classique.
Avec sa disparition, la Tunisie perd un entrepreneur visionnaire et un mécène éclairé. Mais son héritage continue de vivre, dans ses hôtels et dans les œuvres qu’il a collectionnées, témoignage vibrant de son goût pour l’excellence et la beauté.