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Itinéraire | Loïc Legrand, quand la discrétion est une vertu, la réussite une évidence. Directeur Général par l’exemple.

Certaines trajectoires professionnelles semblent évidentes, mais les circonstances qui y conduisent sont souvent aussi singulières qu'inattendues. C’est le cas de Loïc Legrand, un hôtelier aguerri, dont le parcours exemplaire est marqué par la discrétion et une profonde modestie. Modeste, par éducation, par nature, et par souci constant des autres, il incarne une hôtellerie où l'efficacité se veut silencieuse et la gestion humaine précieuse.

Loïc Legrand
Loïc Legrand

Certaines rencontres paraissent naturelles, presque évidentes mais bien souvent, leurs circonstances sont singulières.

Directeur d’hôtel confirmé, la personnalité que je m’apprête à découvrir aujourd’hui peut se décrire au travers d’une phrase survenue spontanément : discret par nature, modeste par éducation et intrinsèquement soucieux des autres !

Même si non nom ne m’était pas inconnu, seul un « heureux hasard » aurait pu conduire à une rencontre. Cet heureux hasard a un nom, Jean-Paul Daguerre. Celui qui démarra en salle chez Joël Robuchon (installé alors à l’hôtel Nikko devenu depuis le Novotel Paris Centre Tour Eiffel ) se mua au milieu des années 80 en commercial émérite, personnalité incontournable du secteur. Et c’est au détour d’un de nos nombreux échanges téléphoniques qu’il évoqua le nom de Loïc !

« Il n’y a pas de hasards, il n’y a que des rendez-vous » disait Paul Éluard. Rendez-vous fut donc pris au Radisson Blu Paris Boulogne, hôtel que loïc legrand dirige depuis 2022.

Des bulles à Hong Kong  !

Promo 2000 EHL@ credit EHL Group FB
Promo 2000 EHL@ credit EHL Group FB

Diplômé de l’École Hôtelière de Lausanne promotion 2000 (après son DEUG de droit) et rémois de naissance, c’est « tout naturellement » dans le champagne que Loïc débuta sa carrière : stagiaire pour le compte d’une célèbre marque (Moët pour ne pas la citer !), son travail et son intégration sont salués par les dirigeants qui lui proposent une offre d’expatriation irrécusable  au sortir de l’institut académique suisse : ni une, ni deux, le  voilà à Hong Kong, où il va participer durant près de deux années au lancement du Dom Pérignon sur le marché chinois !

À 24 ans, sa carrière est alors parsemée de bulles : dans l’illustre maison, il rencontrera de grands noms du métier à commencer par l’immense Jean Berchon, directeur de la communication de Moët & Chandon pendant près de 3 décennies !

Un temps, on évoque son nom pour collaborer également auprès de Rémi Krug après l’intégration de la maison éponyme (en 1999) au sein de Moët & Chandon (LVMH).

Mais un événement mondial va briser l’envolée du jeune rémois. Le 11 septembre 2001.

Cette date (nombre d’hôteliers l’ont encore dans l’esprit) fut un choc pour notre secteur. Le drame humain a précédé, comme bien souvent, la paralysie économique, les annulations en série, en bref, la crise. Son aventure avec Moët & Chandon/Dom Pérignon ne résistera pas à la tempête et l’espoir, un temps caressé, d’intégrer Krug s’envolera !

2002, retour en France, entre marasme et attentisme.

Après l’euphorie, le temps des interrogations

Revenir en France pour un expatrié est rarement chose aisée. En dehors du confort douillet de la procédure d’un transfert « groupe », plus l’expatriation est longue, plus dur est le retour !

Mais en période de crise, impatrié ou non, trouver un emploi, même en sortant d’une école d’exception, est toujours difficile.

Loïc n’échappera pas à cette réalité. Les entretiens s’enchaînent, les propositions sont rares. Une rencontre va alors considérablement changer sa destinée.

Louis Vanheusden, une rencontre déterminante

En 2002, il obtient un poste de Night Manager au Newport Bay Club de Disneyland Paris. Il fait le choix du groupe américain synonyme de développement, formation et évolution. Mais la nuit aura raison de son envie et après une année et des perspectives  limitées, il se remet à rencontrer les hôteliers qui comptent et de potentiels recruteurs.

Louis Vanheusden @ credit linkedin
Louis Vanheusden @ credit linkedin

En 2003, une rencontre va s’avérer déterminante pour Loïc. Louis Vanheusden, alors Cluster GM pour Millennium & Copthorne Hotels, lui propose d’intégrer la compagnie au poste de … gouvernant ! Une proposition surprise pour celui qui se voyait poursuivre en « Front* » (*front office/réception) mais la personnalité du General Manager formé également à l’EHL (1985) le séduit.

Le pari s’avérera gagnant : de gouvernant (et premier homme à siéger au sein de l’AGGH !), il évoluera en moins de deux ans au poste de Chef de réception (Front office manager).

2007, il intégrera le Hilton Roissy Charles de Gaulle toujours au poste de Chef de réception, hôtel dirigé alors par Marc Descrozaille.

2008, sa première direction générale

Joep Peeters @ credit linkedin
Joep Peeters @ credit linkedin

Un an après Hilton, il se retrouve, à 32 ans, à la tête du Holiday Inn Paris Gare de l’Est pour le compte du propriétaire, le fonds Westbridge Europe (Westmont Hospitality) : un sacré pari (gagnant) tenté alors par son « boss », Joep Peeters, alors Directeur Général pour l’Europe de Westbridge  !

Dès lors, sa carrière hôtelière est définitivement lancée. En dépit de son jeune âge, il va cumuler les expériences en qualité de Directeur : Hotel Manager du Millennium Charles de Gaulle, du Penta Hotel Paris, de l’Holiday Inn Paris Versailles Bougival (désormais DoubleTree by Hilton Paris Bougival).

Bougival restera une expérience à part pour Loïc :  son engagement à développer le tourisme qu’il soit de loisirs ou d’affaires conduira les hôteliers régionaux à lui confier la présidence du Club Hôtelier des Yvelines .

2020,Cluster GM / Directeur Général Régional

En 2020, il sera nommé cluster GM (Directeur Général Régional) pour Holiday Inn Paris Versailles Bougival (219 clés), Courtyard by Marriott CDG Airport (240 clés) et Courtyard by Marriott Boulogne (113 clés) !

Aujourd’hui à la tête Radisson Blu Paris Boulogne, Loïc Legrand est l’illustration, par l’exemple, d’une carrière construite entre abnégation, équilibre (vie privée /vie professionnelle) et passion. Une passion que j’ai pu observer au contact de ses équipes et clients : un hôtelier sachant manier Excel mais pas que ! Homme de gestion et de terrain à la fois !

Un style mêlant proximité, empathie, respect et présence terrain.

De quoi séduire les investisseurs toujours à la recherche de talents combinant efficacité, discrétion et qualité relationnelle. Sans tambours ni trompettes.

À 48 ans, Loïc Legrand n’a sûrement pas fini de nous surprendre et, j’en suis persuadé, d’autres défis l’attendent dans un futur proche !