Québec | Pénurie de personnel : l’hôtellerie fragilisée par les nouvelles règles du PTET*
Les ajustements au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) limitent désormais l’accès à la main-d’œuvre étrangère. Déjà en pénurie chronique, le secteur hôtelier québécois subit de plein fouet ces restrictions : baisse de qualité de service, projets reportés et inquiétudes croissantes pour l’avenir.
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PTET* : Programme des travailleurs étrangers temporaires
Le secteur hôtelier québécois, déjà sous tension depuis plusieurs années, se retrouve fragilisé par les nouvelles règles du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Ces restrictions limitant l’accès à la main-d’œuvre étrangère aggravent une pénurie déjà criante.
Des impacts déjà visibles
Selon les données recueillies, un tiers des hôtels rapportent une baisse notable de la qualité du service et une réduction de leur offre. Certains projets d’investissement sont d’ores et déjà reportés ou annulés, faute de ressources humaines disponibles. Les voyageurs eux-mêmes ressentent une différence tangible dans leur expérience.
« Nous sommes déjà à la limite de nos capacités. Si rien ne change, la qualité d’accueil qui fait la réputation du Québec risque d’être compromise. » — Un directeur d’hôtel montréalais.
Des prévisions alarmantes
La tendance ne fait que s’accentuer : trois hôteliers sur quatre anticipent des conséquences graves au cours de l’année à venir, allant de la désorganisation des équipes à un stress accru du personnel, avec un impact direct sur l’expérience client. Les établissements de grande taille et ceux disposant de services de restauration sont les plus vulnérables.
Une pénurie dans les postes essentiels
Les profils les plus touchés sont les préposés à l’entretien, les cuisiniers et les réceptionnistes. Pour huit hôteliers sur dix, le recrutement local est jugé « quasi impossible ».
Véronyque Tremblay @credit linkedin
« Le secteur ne peut pas se passer de travailleurs étrangers temporaires. C’est une question de survie pour nos établissements et pour l’attractivité touristique de la province. » — Véronyque Tremblay, PDG de l’AHQ.
Des répercussions économiques et touristiques
Outre la perte de revenus, les coûts liés au recrutement explosent. À terme, ce sont la qualité de l’accueil, la disponibilité des chambres, l’attractivité touristique et la réputation internationale du Québec qui risquent d’être affectées.
Pour Véronyque Tremblay, PDG de l’Association hôtelière du Québec (AHQ), « la compétitivité de l’industrie est en jeu ». L’AHQ, qui représente 550 membres et est reconnue par le gouvernement comme la voix officielle du secteur, a déposé un mémoire dans le cadre des consultations sur l’immigration prévues le 16 septembre 2025. Objectif : plaider pour un meilleur alignement entre les besoins des entreprises et les politiques publiques.
