Reconduit jusqu’en 2028, Sébastien Bazin fixe les priorités d’Accor : simplifier un groupe jugé encore trop complexe, sortir définitivement de l’immobilier avec la cession d’AccorInvest, valoriser ses marques Lifestyle par une éventuelle cotation à New York et trancher le dossier sensible de Formule 1. Le patron du premier groupe hôtelier européen trace une feuille de route ambitieuse, portée par la croissance mondiale et un fort accent sur l’Inde.
At a glance 👀
🎯 Priority: Simplify the group and fully exit real estate
💰 AccorInvest (Essendi): Disposal of the remaining 30% stake expected by summer 2026
🏨 Hotel portfolio: 5,700 hotels, 45 brands, 110 countries
📈 Hidden target: Stock market performance — “in the CEO’s head”
🏁 Formule 1: No fire sale, looking for the right partner
🌍 Growth driver: India and the rise of the global middle class
Simplifier un groupe encore « trop complexe »
À la tête d’Accor depuis 2013, Sébastien Bazin reconnaît que le chantier n’est pas achevé. « Le job n’est pas terminé, je veux simplifier encore le groupe. Il reste une petite cession immobilière à réaliser, préparer les talents pour ma succession et, surtout, réussir le cours de bourse. »
Cours de bourse : peut mieux faire !
Même si le dirigeant confie avoir un objectif de cours de Bourse « en tête », il refuse de le dévoiler : « La boîte va bien, les résultats et la croissance sont là, mais je n’ai pas encore totalement réussi la valorisation en bourse. »
La cession des 30 % encore détenus par Accor dans AccorInvest (désormais Essendi) est sur les rails. un calendrier serré pour une conclusion été 2026
« On s’est donné 12 à 18 mois. On devrait recevoir des offres d’ici fin novembre, sélectionner deux finalistes en début d’année, et conclure d’ici l’été prochain », explique Bazin.
Accor détient encore 30 % d’Essendi (exAccorInvest), son ex-pôle immobilier. La sortie totale est désormais programmée. « Nous avons annoncé en mars que nous nous donnions 12 à 18 mois. Les offres doivent arriver d’ici novembre, deux finalistes seront sélectionnés début 2025 et la transaction sera conclue à l’été prochain », précise Sébastien Bazin.
Un actif qui reste convoité : « C’est le plus beau portefeuille d’hôtels en Europe, près de 550 établissements pour une valeur estimée à 7 milliards d’euros. Celui qui viendra sera un heureux élu, il apportera du cash, un œil neuf et la capacité d’investir des centaines de millions là où certains actifs en ont besoin. », insiste-t-il.
« C’est le plus beau portefeuille d’hôtels en Europe : 550 établissements, 7 milliards d’euros de valeur. »
« Personne ne peut remplacer ce qui a été créé il y a plus 50 ans, donc celui qui va venir, sera l’heureux élu, donc il va hériter de 30% de notre participation…. et puis il va aider dans la gestion, apporter un œil neuf et puis il va surtout apporter des capitaux supplémentaires parce qu’Essendi à traverser une tempête comme nous pendant le covid et on s’est beaucoup trop occupé de la situation financière et pas suffisamment des actifs donc certains de ces hôtels ont besoin d’investissement par centaines de millions d’euros. »
Formule 1 : un dossier encore ouvert
Autre sujet sensible, celui de la marque « Select Service » F1/Formule 1, positionnée sur l’entrée de gamme. Si des offres ont été reçues, aucune n’a convaincu. « Nous ne sommes pas obligés de vendre ni AccorInvest ni Formule 1. Les propositions n’étaient pas assez solides. Pour l’instant, nous conservons la marque, mais elle a besoin de capitaux frais et d’un partenaire. C’est un beau bébé, il ne faut pas le laisser se faner. »
Sébastien Bazin défend ce segment : « On ne dit pas low cost, on dit entrée de gamme. Il existe une vraie clientèle, composée de travailleurs de la construction, du Samu social de familles modestes, d’immigrants. C’est un métier à part, mais essentiel. »
Lifestyle : une cotation à Wall Street envisagée
Le patron d’Accor confirme également que la division Lifestyle, qui comprend des enseignes phares comme Mama Shelter, Ennismore ou Delano, pourrait être cotée séparément à la Bourse de New York. « Ces marques affichent un RevPAR en forte progression. La dynamique est là et la cotation donnerait une meilleure visibilité internationale », glisse-t-il.
Croissance mondiale : l’Inde, prochaine frontière
Accor exploite 5 700 hôtels dans 110 pays, mais Sébastien Bazin regarde désormais vers l’Inde. « Nous avons 78 hôtels en Inde contre 1 900 en France. Mais l’Inde sera 1 000 fois la taille de la France. Un jour, nous y aurons 2 000 ou 3 000 hôtels. C’est maintenant qu’il faut y être. »
S’il concède qu’Accor ne sera « jamais leader aux États-Unis ni en Chine », le dirigeant revendique une position de force en Europe, en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Afrique et en Australie.
Optimisme.« Arrêtons de nous plaindre, ce pays est magnifique »
Enfin, interrogé sur la situation en France, Sébastien Bazin plaide pour un discours plus optimiste de la part des entrepreneurs. « Il faut arrêter de se lamenter. Ce pays a tout : richesses, éducation, santé, culture. On s’est infligé beaucoup de problèmes, mais on peut s’en sortir. Si on bouge ensemble, on y arrivera. »





