Les députés genevois ont adopté une loi obligeant les établissements de restauration, d’hôtellerie et de divertissement à accepter les paiements en cash.
Cette décision, votée vendredi dernier au Grand Conseil par 53 voix contre 35, modifie la loi sur la restauration, le débit de boissons, l’hébergement et le divertissement (LRDBHD). Elle met fin à une pratique de plus en plus répandue : le refus des règlements en espèces.
Une mesure pour garantir le libre choix du consommateur
Les partisans de la mesure estiment que les paiements électroniques génèrent des frais élevés pour les petits commerçants et peuvent pénaliser certaines catégories de clients, notamment les seniors ou les touristes non bancarisés.
Les opposants, eux, ont invoqué la liberté économique et la possibilité pour chaque établissement de choisir ses modes de paiement.
💡 Pourquoi certains établissements imposaient-ils le paiement électronique ?
Ces dernières années, de nombreux hôtels, cafés et restaurants avaient choisi de devenir entièrement “cashless”. Plusieurs raisons expliquent cette tendance :
- Sécurité accrue : moins d’espèces en caisse réduit les risques de vol ou d’agression.
- Simplification comptable : la traçabilité des paiements électroniques facilite la gestion et limite les erreurs.
- Évolution des usages : la généralisation du paiement sans contact, accélérée par la pandémie, a profondément modifié les habitudes des consommateurs.
- Tendance mondiale : plusieurs pays nordiques et anglo-saxons encouragent le passage au tout-numérique dans l’hôtellerie et la restauration.
Mais cette transformation s’est heurtée à une critique de fond : le refus du cash peut exclure une partie de la population et porter atteinte au principe d’un accès universel aux biens et services essentiels.
La loi genevoise vise ainsi à rétablir un équilibre entre modernité et inclusion.
Une évolution qui pourrait faire école
Cette décision pourrait inspirer d’autres cantons suisses ou pays européens confrontés à la même tension entre digitalisation et liberté de choix.
Le débat est loin d’être clos : la question du paiement en espèces reste un enjeu sociétal majeur, à la croisée des préoccupations économiques, technologiques et éthiques.