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 » (…) Toutes les différences sont dans les prémisses. Quand nous traitons les Orientaux d’impénétrables, nous n’avons pas de raison ni d’excuse : notre paresse et notre ignorance sont la seule cause des malentendus. » Les sept piliers de la sagesse, Thomas Edward Lawrence dit Lawrence d’Arabie.

LTH : Bonjour Stéphane, de retour en France après près de 10 années passées en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ?

Bonjour Patrick, 8 ans précisément au Moyen Orient.
Depuis 2010 j’ai eu la chance de vivre des expériences enrichissantes : Marrakech et le Maroc, Zanzibar et l’Afrique de l’Est, le Moyen Orient et le golfe persique.
Comme pour beaucoup d’expatriés, mon retour en France a été essentiellement motivé pour des raisons familiales. 
Déjà en 2020, je m’étais rapproché de la France en m’occupant de problématiques de positionnement pour des produits de luxe marocains.
Durant presque 3 années je me suis partagé entre Marrakech et le Sud de la France où j’ai choisi de m’installer définitivement. Il faut dire que cette région est ma région d’adoption puisque j’ai eu la chance d’être Directeur Marketing et Ventes du Negresco, à Nice, entre 2004 et 2008.

LTH : Si tu devais comparer la façon de travailler entre la France et le Moyen-Orient, quelles sont les différences les plus notables selon toi ?

Il existe une énorme différence entre le modèle français et le modèle anglo-saxon, voire américain, pratiqué dans les pays du Golf.
En tant que développeur de « business » pour les hôtels, l’approche française me semble, avec du recul, excessivement sophistiquée et compliquée à la fois !
Les relations humaines me semblent beaucoup plus directes et simples dans les pays du Golfe. Cela se traduit par des rendez-vous beaucoup plus faciles à obtenir même avec des personnalités publiques ou de très haut niveau. En France, le fameux « réseau » prédomine !

LTH : C’est à dire ? Peux-tu citer un élément concret ?

Tout est beaucoup plus simple, facile, fluide, et rapide, : construire, gérer, décider, innover, normer, etc.
Les outils digitaux sont présents, très en avance, et accompagnent la vie quotidienne et les relations humaines.
Je ne vais pas citer d’exemples professionnels tant ils sont nombreux et présents dans l’hôtellerie des pays du golfe. Ces avancées technologiques et digitales facilitent le quotidien à Bahreïn, les relations avec les Administrations du pays.

Ainsi, en 2016, j’ai renouvelé, en ligne, mon permis de conduire à Bahreïn. J’ai reçu un message pour le récupérer 3 jours plus tard.L’agent a édité devant moi mon nouveau permis de conduire et me l’a remis. 10 minutes chrono !

LTH : Quels postes as-tu occupé ces dernières années ?

Après mes premier pas à Marrakech, puis les ouvertures de Melia Zanzibar et Jumeirah Messilah Beach a Koweït (un projet de 240 Million USD), le Prince Khaled Al Saud m’a engagé comme Directeur Commercial et Marketing pour un ensemble hôtelier et résidentiel élitiste et confidentiel, « Sunset Beach Resort Marina & Spa » situé à Aziziah , dans la région d’ Al Khobar, à l’est de  l’Arabie Saoudite.
Homme de terrain, j’ai mis en place un plan d’actions et une stratégie et ai approché « en direct » personnalités publiques, leaders économiques de la région. Cette démarche « sur mesure » m’a permis de développer de façon considérable les ventes du groupe, d’ancrer sa notoriété et de développer des liens d’estime avec les leaders saoudiens. Parmi eux, le Sheikh Hamed Al Zamil, que je retrouve souvent à Al Khobar ou à Bahreïn, ou bien encore Samir AlBinali.
J’ai également repensé entièrement la politique communication et marketing du groupe. Cette nouvelle orientation m’a permis de consolider des partenariats de haut niveau et de consolider nos liens commerciaux.
Très impliqué dans le plan saoudien « Vision 2030 », des investisseurs m’ont également demandé de définir leurs concepts hôteliers et de parfaire leurs business plans. 

LTH : Pourquoi avoir fait le choix de Bahreïn ?  Les jeunes tentés par l’expatriation évoquent souvent Dubaï mais j’aimerais plutôt que tu me parles de ton expérience à Bahreïn. Peux-tu résumer la destination ?

Bahreïn est un pays formidable à vivre. Il a longtemps été plébiscités par les expatries en matière de qualité de vie.
Parmi ses atouts, à mon avis, Bahreïn est facile, simple et sympa. Il offre la possibilité de vivre une certaine authenticité. C’est un petit pays, simple et facile à vivre. J’ai eu la chance d’y connaitre très peu de temps après mon arrivée le « tout Bahreïn.
Depuis Bahreïn, j’ai été consulté pour de nombreux projets hôteliers pour le compte de grandes familles comme Al Khalifa, Kanoo ou pour des opérations de promotion immobilière tels que Diyar Muharraq ou Amlak à Bahreïn.
J’ai également conseillé un groupe omanais et des Émiratis pour le développement d’un « chocolatier ».
Pendant 3 années, j’ai participé, en tant que membre de Conseil d’Administration, au fonds souverain de Bahreïn dans ses activités hôtelières et touristiques.
Dans ces pays du Golfe, j’ai eu la chance de tisser beaucoup de liens arabes, indiens, libanais ou originaires d’autres pays, expatriés ou non, entrepreneurs, dirigeants et dynasties familiales. Je garde de Bahreïn un souvenir exceptionnel et y conserve toujours, de très nombreux amis.

 LTH : Après t’être parfaitement adapté à la vie dans le Golfe Persique, ce retour en France n’est-il pas trop difficile ?

Écoute, ce retour je l’ai choisi et pensé. Je pense que mon expérience sur le marché Moyen-Orient est aujourd’hui un atout sur le sol français.
Après ces années de passion mais très énergivores, j’avais besoin de me retrouver, retrouver du sens,  retrouver les miens. Dernièrement, j’ai rejoint une ONG et collabore à un concept de logements et « coliving » intergénérationnels.   
Je prends mon temps, après 12 années passées l’extérieur. Je renoue peu à peu le contact avec les professionnels, collègues et amis, de l’hôtellerie. Je reprends ainsi le pouls du Tourisme et de l’hôtellerie.

LTH : Avec ta connaissance approfondie du marché « Moyen-Orient » et les nombreux contacts noués avec les monarchies du Golfe, les Groupes hôteliers ou hôtels de luxe cherchant à capter la clientèle du Moyen-Orient pourraient s’intéresser a ton profil rapidement ? Non ? 

Aujourd’hui, je me réinstalle progressivement et me réadapte. Professionnellement, je souhaite  désormais convertir toute mon expérience et mon réseau moyen-oriental comme un avantage économique pour un groupe hôtelier.
Je suis à même d’accompagner cette clientèle du Golfe dans nos hôtels, et de m’en occuper avec le plus grand soin.
À 56 ans, entre expérience, passion et réseau, je pense pouvoir contribuer efficacement à une ambition hôtelière.

LTH : Je te remercie Stéphane et te souhaite de retrouver rapidement un challenge professionnel qui te corresponde.

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