Ce que les candidats à l’embauche peuvent négocier dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre
La demande de main-d'oeuvre est forte depuis plusieurs mois, alors que l'économie redémarre après un an de confinements et de restrictions sanitaires. La croissance pourrait atteindre 6,25% cette année, selon l'Insee. Outre l'hôtellerie et la restauration, l'ensemble des secteurs sont en reprise, de la grande distribution aux services, en passant par les transports, la banque et l'immobilier. "L'informatique reste en tension, comme depuis des années. Ce qui est nouveau, ce sont les difficultés rencontrées sur des métiers traditionnels comme les commerciaux", précise Dan Guez, PDG d'OpenSourcing.
« Dans la logistique, de nombreux profils sont recrutés avec l’essor des services de livraison et de nouveaux entrepôts », ajoute-t-il. Son cabinet de recrutement enregistre un bond de 103% des missions confiées par les entreprises depuis de l’année pour trouver un candidat. Les actifs peuvent profiter de cette situation de force dans laquelle ils se trouvent pour négocier certaines choses auprès des employeurs. « On peut obtenir un meilleur salaire », estime Dan Guez, en expliquant au recruteur que si on souhaite changer de travail, c’est pour gagner plus.
Il ne faut toutefois pas se montrer trop gourmand. Les employeurs ne peuvent pas tous se permettre d’augmenter les rémunérations. « Dans une grande entreprise, le problème est que si vous recrutez des salariés plus cher que les personnes en interne, vous vous exposez à un risque de conflit social », souligne-t-il. Le salaire n’est toutefois pas le seul paramètre à prendre en considération. « Il ne faut pas devenir esclave de son salaire et aller forcément au plus offrant, en s’infligeant la pression et la quantité de travail qui va avec. »
La rémunération, mais aussi le télétravail et la qualité de vie
D’autant que beaucoup de candidats mettent de plus en plus l’accent sur la qualité de vie. « Le nouveau dans la danse, c’est le télétravail. Avant la crise, on n’en parlait pas, ce n’était pas un sujet », rappelle le patron d’OpenSourcing. Désormais, beaucoup d’entreprises en proposent et ont conservé un ou deux jours à distance par semaine.
Les candidats peuvent demander rapidement quelle est la politique mise en place au niveau du télétravail. « Mais il faut éviter de demander juste s’il y a du télétravail. Ce n’est pas encore dans la culture d’entreprise en France, le télétravail n’est pas forcément bien perçu et peut-être vu comme une envie de peu se déplacer et de ne pas faire d’effort pour s’intégrer au reste de l’équipe », prévient Dan Guez.
Les entreprises savent qu’elles doivent se montrer plus souples qu’avant en la matière, mais elles n’y sont pas toujours bien préparées. La crise a mis en exergue des difficultés, avec des managers qui ne savaient pas toujours gérer leur équipe à distance.
Se renseigner en amont sur l’entreprise
« Beaucoup de salariés ont soit eu de très bonnes expériences avec leur entreprise pendant la crise, soit de très mauvaises. Aujourd’hui les candidats recherchent des entreprises où les managers font preuve de bienveillance, c’est le mot à la mode », assure Dan Guez.
Avant de postuler, les candidats ont dans tous les cas intérêt à bien se renseigner sur les employeurs, via des outils comme Linkedin, Welcome to the jungle et les sites corporate des entreprises. (…) Lire la suite sur Business Insider