LA TRIBUNE – Après deux années difficiles, comment voyez-vous l’évolution du marché du voyage cet été ?
PETER KERN – Tout d’abord, il y a beaucoup de demande accumulée. Nous l’avons vu dans le monde entier, les gens attendaient de voyager. Depuis plusieurs trimestres, nous nous attendons à ce que cet été soit peut-être le plus grand été de voyage que nous ayons jamais vu.
Ce n’est pas le cas partout, avec des marchés encore en retrait à cause du Covid comme en Asie ou en Amérique latine, mais dans une grande partie du monde occidental et en Amérique du Nord, nous nous attendons à ce que ce soit un été très, très fort. Les gens ont réservé tôt et les prix continuent à être assez élevés.
Le marché est-il prêt pour ce retour massif de la demande ?
Il y a toujours moins d’avions dans les airs qu’avant la crise, notamment sur les long-courriers internationaux, avec un manque de pilotes et de membres d’équipage, mais nous nous attendons à ce que la capacité revienne d’ici à la fin de l’été. Les grandes compagnies américaines mettent plus d’avions en vol cet été, en particulier en août, donc ça va s’améliorer.
De même, les grands hôtels ne peuvent pas ouvrir à pleine capacité à cause d’un manque de personnel. Plutôt que de chercher à se remplir entièrement, ils augmentent leurs prix et visent un remplissage de 70 % afin de pouvoir assurer le service avec le personnel disponible.
Il y a donc un certain nombre de raisons structurelles qui continuent à maintenir les prix élevés. Nous nous attendons à ce qu’ils soient même très élevés, même si les marchés financiers et d’autres éléments semblent un peu tendus en ce moment.
La hausse des prix des billets et des hôtels peut-elle encore augmenter sans restreindre le développement de la demande ?
Je pense que les tarifs ont beaucoup augmenté et qu’il n’y a pas un espace infini pour que cela continue, surtout dans le contexte économique actuel. A moins que l’économie ne se stabilise à nouveau et que tout le monde se sente en confiance. Les prix vont probablement se stabiliser un peu plutôt que d’aller plus haut, à part peut-être sur quelques petits segments comme le luxe très haut de gamme. Pour l’instant, je ne m’attends pas non plus à ce que cela baisse, il n’y a aucune preuve que cela va baisser. (…) Lire la suite sur La Tribune (réservé abonnés)