Discrimination et fichage | Jeudi 11 janvier, reprise du procès « Adecco » devant le tribunal judiciaire de Paris

Les faits : Adecco, et notamment son agence dédiée à l'hôtellerie restauration, est accusée d'avoir mis en place un système de discrimination fondé sur la couleur de peau.

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C’est une affaire qui remonte à plus de 20 ans mais qui arrive à son terme judiciaire. En effet, les associations anti-racistes avaient déposé plainte à l’encontre d’Adecco et de deux de ses anciens directeurs. Cette plainte fait suite au témoignage d’un ancien stagiaire Ressources Humaines de l’agence Adecco Montparnasse (spécialisée dans l’hôtellerie, l’agence collaborait alors avec le ministère des Affaires étrangères, Eurodisney ou bien encore la Société des wagons-lits) qui avait alors révélé l’existence d’un fichier dit « PR4 », fichier qui regroupait exclusivement 500 personnes de couleur.

« Lorsque la personne présentait bien, je devais mettre PR 1, un peu moins je devais mettre PR 2, et pour une personne de couleur, une personne noire, je devais mettre PR 4. Témoignage du Stagiaire Adecco » Source BFM

Aujourd’hui, Adecco et deux de ses anciens directeurs  Olivier P. et Mathieu C., anciens directeurs de l’agence visés par la plainte, sont accusés de discrimination et fichage « en raison de l’origine, de la nationalité ou de l’ethnie ». Une accusation particulièrement grave.

Rappelons que les  3 avocats de la Maison des Potes, de la Fédération Nationale des Maisons des Potes et de SOS Racisme ainsi que les anciens intérimaires constitués parties civiles avaient obtenu, par jugement rendu le 25 février 2021 par la Cour d’appel de Paris, que le procès soit renvoyé devant le tribunal correctionnel pour discrimination et fichage racial. Le Ministère Public, défait, avait plaidé le non-lieu.

Deux versions s’opposent : celle d’un directeur qui, sans nier l’existence dudit fichier, explique que ce dernier recueillait les candidatures représentant « un mixte de l’expérience professionnelle et du savoir-être du candidat » ! Pour Adecco, les personnes classées « PR 4″ étaient celles susceptibles d' »avoir des difficultés en mission« .

Que risquent les prévenus ? Le groupe d’intérim encourt une amende de 1,65 million d’euros et les deux anciens cadres de l’agence risquent 330.000 euros d’amende chacun et jusqu’à sept ans d’emprisonnement !

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