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La presse vient de se faire l’écho d’une déclaration de Thierry Marx qui souhaite un Booking à la française. À titre personnel, j’aurais préféré un Booking.com à l’européenne voir méditerranéen regroupant les 4 principales destinations touristiques de l’Union (France, Italie, Espagne et Grèce). Mais bon, confronté à une commission de 17% imposée par les Agences en ligne (Online Travel Agencies), je soutiens toutes les initiatives destinées à me donner de l’air !

Cependant, pragmatique de nature, si sur le fond, le président de l’UMIH a assurément raison, au Moyen-Orient, sa déclaration attirerait vite de nombreux commentaires tels que « entre l’oeil et l’oreille, il y a trois doigts » !

Une occasion ratée pour l’économie française avec Degriftour

Au tout début des OTA, la France possédait tous les arguments pour devenir leader ! 

Je me souviens d’un dîner organisé par le Journal L’Hôtellerie où j’avais eu la chance d’échanger avec le génial fondateur de Degriftour, Francis Reversé.

Il avait créé l’entreprise, d’abord sur Minitel, en 1991 et, en avait fait rapidement une marque leader en France et cherchait alors, en 1998, un second souffle pour développer ses nouveaux concepts. Finalement, il cédera son entreprise en 2000 pour 91 millions d’euros. L’acquéreur de l’époque, l’anglais LastMinute (filiale de Sabre – US) avait flairé la bonne affaire sur le marché français…

Désormais, les OTA (agences en ligne) sont aussi importantes que les groupes qu’elles sont censées vendre et promouvoir et ce, en échange de fortes, voire très fortes commissions.

L’idée d’un booking.com (Pays-Bas) est une idée maintes fois avancées par des leaders d’opinion mais concurrencer les OTA paraît aujourd’hui bien compliqué sauf si une innovation technologique proposait une rupture.

Seule alternative crédible aujourd’hui, la commercialisation digitale par des sites web de niche qui proposent des voyages sur mesure correspondant à des segments clients (Backpackers, hommes d’affaires, familles…) ou bien encore le « Low Price Guarantee » qui permet d’assurer le meilleur tarif au consom’acteur. Mais encore faut-il que ce dernier soit au courant !

Un éternel recommencement…

Mais le problème est que dès qu’un nouvel acteur s’impose (on le constate dans le secteur de la thalassothérapie), la tentation est là : peu de temps après, il y aura augmentation des commissions et on reviendra à une situation quasi identique à la précédente. Alors, à quoi bon ?

Pour éviter les OTA, une seule solution : taille raisonnable et singularité  !

Rappelons quand mêle que nombreux hôteliers indépendants n’utilisent pas les OTA pour vendre leurs établissements et qu’ils n’ont aucun problème quant à leur distribution et à leur remplissage.

Leur secret ? Une image de marque construite patiemment et surtout une taille compatible (souvent moins de 150 clés) avec une commercialisation « sur-mesure ».

Car là résident à la fois les forces et faiblesses de l’industrie hôtelière face aux OTA : la massification ! 

Pour remplir de plus en plus de chambres dans un environnement de plus en plus confidentiel et commun et à des moments de faible activité, il convient de diffuser par capillarité et à ce jeu là, les OTA ont toujours une heure d’avance ! 

Avec les dernières décisions de Justice qui ont redonné une certaine liberté tarifaire aux hôteliers, on peut imaginer une régulation du marché dans les années à venir.

On pourrait également évoquer le cas de LaFourchette revendue à Tripadvisor (US) en 2014 sans que personne ne s’en émeuve ! 

Finalement, la situation actuelle qui profite principalement aux investisseurs américains n’est que le fruit du manque de vision et surtout d’accompagnement des grands investisseurs et industriels français ! Et ça, ce n’est pas une nouveauté !

Article d’opinion par Jean E. , Hôtelier sur la côte normande
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