Les gagnants et les perdants du Covid
Dans cet article, nous visons à explorer qui a perdu, qui est même sorti et qui a gagné de Covid dans l’industrie hôtelière suisse – une industrie très bien établie servant des invités internationaux et nationaux à différentes saisons. Nous posons également toutes les questions importantes : que faire à ce sujet ?
Du point de vue des probabilités, nous avons quatre issues possibles face à une catastrophe comme la crise sanitaire : gagner, perdre, sortir égal et ne pas être affecté. L’industrie suisse a expérimenté toutes les combinaisons possibles – sauf la gagnante.
Parmi les cantons perdants, vous trouverez le canton d’Argovie, Bâle (les deux demi-cantons, si vous voulez être précis), Fribourg, Genève, Glaris, Lucerne, Nidwald, Obwald, Schaffhouse, Schwyz, Soleure, Saint-Gall, Thurgovie, Vaud, Zoug et Zürich. Ces cantons ont perdu des hôtes nationaux et internationaux, sans distinction. Tous ces cantons ont une évolution de la demande qui ressemble à celle du canton d’Argovie, esquissée à la figure 1.
Figure 1 : Exemple de canton perdant
Les cas extrêmes de ce type de scénario sont les cantons de Genève, Lucerne, Obwald, Zoug, Zurich qui ont littéralement vu un « kamikazing » de leur demande de nuitées hôtelières.
Figure 2 : Exemple de canton « kamikaze »
Ensuite, il y a les cantons qui ont plus ou moins équilibré leurs pertes et leurs gains. Cette catégorie comprend le canton d’Appenzell Corne intérieure et le canton des Grisons. Leur tendance ressemble à celle du canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures, présentée dans la figure 2. Ces cantons ont été en mesure de compenser (voire de dépasser) la perte de touristes internationaux en attirant des hôtes nationaux.
Figure 3 : Exemple d’un canton « pair à venir ».
Il y a aussi des cantons qui, bien qu’ils aient pu compenser partiellement la perte de la demande touristique internationale par une augmentation de la demande locale, n’ont pas réussi. Dans cette catégorie rentrent les cantons de Neuchâtel, du Tessin, d’Uri, du Valais et de Berne (qui oui, ont fait face à une augmentation de la demande locale mais même pas près de l’énorme baisse de la demande internationale).
Figure 4 : Exemple d’un canton qui a tout à fait réussi à compenser.
Enfin, la catégorie constituée de ceux qui ont été tant bien que mal épargnés par le Covid. C’est-à-dire des cantons effectivement affectés négativement mais pas significativement et conformes à « l’ordre des choses ». Plus précisément, ces cantons ont été confrontés à de petits changements similaires à ceux du passé, de sorte qu’il est difficile de dire si c’est la pandémie qui a conduit à une telle situation ou un autre facteur de confusion. Ici, nous comptons deux cantons : Jura et Appenzell Rhodes-Extérieures qui ont connu une baisse constante de la demande internationale et nationale depuis 2008, et donc, Covid n’est peut-être pas le facteur décisif de la baisse.
Figure 5 : Un canton qui n’a pas été significativement touché.
Pourquoi et que faire ?
Nous pouvons classer l’explication de ce que nous avons observé en deux grandes catégories :
- orientation vers le tourisme international plutôt que national
- orientation vers les voyageurs d’affaires par rapport aux vacanciers
1. Orientation vers le tourisme international ou national
Certains cantons, comme le canton de Lucerne, sont fortement axés sur le tourisme international, tandis que d’autres, comme le canton du Tessin, se concentrent principalement sur le tourisme intérieur.
Dans ce cas particulier, le Tessin a pu contenir les pertes car il a réussi à attirer davantage de voyageurs nationaux, tandis que Lucerne a subi d’énormes pertes. Intuitivement, lorsque les restrictions de voyage ont été mises en place, le Tessin a pu tirer parti de son réseau et attirer des touristes nationaux déjà habitués à l’idée d’aller vers le sud et non habitués à envisager Lucerne. De plus, les cantons qui ciblaient plus de touristes locaux ont été confrontés à une nouvelle possibilité. (…) Lire la suite sur Hospitality Net