« Globalement, l’agroalimentaire s’en sort bien ». Si la crise du Covid-19 a frappé durement bien des industries, ce n’est pas le cas de ce secteur, a reconnu Richard Girardot, le président de l’Association Nationale des industries de l’agroalimentaire (Ania) en présentant ses résultats à l’issue du premier semestre 2020.
Un secteur en croissance de 1,1%
Selon les chiffres collectés par la fédération, qui représente plus de 17 000 entreprises du secteur, l’agroalimentaire affiche, entre janvier et juin 2020, une croissance de plus de 1,1% alors que l’ensemble des secteurs industriels est en chute de 5%.
« Nos industriels sortent de cette période dans une situation plutôt favorable » commente Richard Girardot. Des chiffres que la fédération explique notamment par l’augmentation de la fréquence du nombre de repas à domicile.
Innover pour profiter de la situation
La croissance a notamment bénéficié aux produits « bio », « made in France » et de « santé ». « Il n’y a pas de nouveaux comportements post confinement, mais une accélération des jugements d’opinion qui existaient déjà, auparavant » précise Jean Daniel Levy de l’institut de sondage Harris Interactive qui, à la demande de l’ANIA, a enquêté sur le sujet.
Pour tirer profit de ces tendances, Richard Girardot appelle les entreprises françaises du secteur à innover : « l’innovation est la clef de l’avenir ». Alors que dans l’industrie en général, les investissements productifs ont diminué de 11% en 2020, dans l’agroalimentaire, ils n’ont reculé que de 2 à 5%.
Le responsable appelle notamment à réaliser des investissements dans la digitalisation, dans le développement durable, mais également dans les ressources humaines. « Nous souffrons d’un problème d’attractivité, mais le secteur reste dynamique avec 4 000 emplois créés au premier semestre » précise Richard Girard. Au total, sur l’année 2021, l’agroalimentaire affiche un potentiel de recrutement de plus de 50 000 personnes, tous contrats confondus.
Les fournisseurs des restaurants en difficulté
Si l’ANIA se félicite de ces résultats, elle tient toutefois à nuancer la situation. « Il ne faut pas que ces chiffres soient l’arbre qui cache la forêt. La croissance ne concerne pas toutes les entreprises », tempère le responsable. Un commentaire qui fait référence aux fournisseurs des cafés et restaurants.
La restauration hors-domicile représente 15% de l’agroalimentaire français. « Pour ces entreprises, la situation est dramatique, tragique » précise Richard Girardot.