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Crise sanitaire : les hôtels, exsangues, espèrent des réservations de dernière minute

Les professionnels de l’hôtellerie, en tension à l’approche des vacances de la Toussaint qui démarrent ce samedi, sont dans l’attente des annonces d’Emmanuel Macron, qui s’exprimera ce mercredi soir. Ils espèrent un scénario favorable qui déciderait les vacanciers à partir.

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Des vacances qui cristallisent toutes les angoisses. La Toussaint, qui sonne la fin de la haute saison touristique, permet en général aux professionnels de tourisme de boucler sur de bons chiffres en conjuguant tourisme de loisirs et événementiel. Mais depuis la rentrée, le contexte sanitaire s’aggrave et les mauvaises nouvelles s’accumulent au fil des annonces gouvernementales. Et malgré les appels répétés du secrétaire d’Etat au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, pour inciter les Français à réserver leurs vacances de Toussaint, les chambres d’hôtel restent désespérément vides.

Les premiers chiffres communiqués par l’Umih (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), arrêtés ce lundi, sont là pour en témoigner : dans les hôtels, le taux de réservation atteint péniblement 10% à Paris, et 13,9% en Ile-de-France (contre respectivement 55,6% et 55,9% en 2019). En province, on atteint 13,3% d’occupation, contre 37,9% à la même période l’année dernière. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est particulièrement touchée, avec un taux d’occupation de 10,6% seulement.

«Si on remplit à 30%, ce sera déjà bien»

Si les grandes chaînes d’hôtel peuvent se permettre de faire de (gros) rabais sur leurs tarifs, ce n’est pas forcément le cas, ni le souhait des hôtels indépendants, petits ou grands. « Nous sommes déjà en difficulté, ce n’est pas en baissant les prix qu’on va arranger nos affaires », souligne Laurent Tournier, président de l’Umih Gironde, selon qui les métiers de l’hôtellerie et de la restauration sont « les grands oubliés du plan de relance ».

Crise sanitaire : les hôtels, exsangues, espèrent des réservations de dernière minute

Christophe Pourin, gérant de la Villa, petit hôtel familial sur l’île de Ré (Charente-Maritime), a opté pour des formules « nuits offertes » pour espérer remplir sa dizaine de chambres : une nuit pour trois réservées, deux pour sept… « Il faut bien optimiser un peu les week-ends… Si on remplit à 30 %, ce sera déjà bien », soupire l’hôtelier. D’autres, comme Sébastien Bize, propriétaire d’un hôtel dans le bassin d’Arcachon (Gironde), prennent le parti de fermer pour limiter les pertes. « D’habitude, je peux rester ouvert toute l’année car j’ai le Palais des congrès juste à côté, qui me permet de remplir en dehors des vacances. Mais là, je n’ai pas d’autre choix que de fermer à partir du 1er novembre ».

Des annonces gouvernementales décisives

Pourtant, les professionnels du tourisme ne manquent pas d’arguments pour attirer le client : en plus des promotions ou des nuits offertes, dans de nombreux départements, hôtels et offices de tourisme s’allient pour coupler les réservations de nuitées avec des offres culturelles (« City Pass », entrées de musée…). L’office de tourisme des Bouches-du-Rhône propose même des chèques de 100 euros à dépenser pour des activités sportives et culturelles dans la région, pour toute nuit réservée dans un hôtel (hors Airbnb) du département. Nicolas Guyot, vice-président de l’Umih Bouches-du-Rhône, se veut optimiste : « Ce n’est pas ça qui va faire totalement basculer la tendance, mais ça peut être un argument supplémentaire pour ceux qui hésitent. Les gens ont besoin de vacances », veut croire l’hôtelier.

Le sort des hôtels se jouera-t-il dans ces prochains jours, après les annonces gouvernementales attendues ce mercredi? Les professionnels de l’hôtellerie sont unanimes : tout le monde est en attente des annonces du président de la République ce mercredi soir, qui pourraient, si elles ne sont pas trop pessimistes, décider les Français à partir en vacances au dernier moment. « On peut espérer un redressement de dernière minute », espère Philippe Coudry, de l’Umih Seine-Maritime. « En plus, il doit faire beau ce week-end… »

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