Le groupe hôtelier britannique Intercontinental (IHG) a annoncé vendredi une chute de moitié de son activité au troisième trimestre et reste prudent pour la fin d’année, compte tenu de la résurgence de la pandémie de Covid-19 notamment en Europe.
IHG, qui possède les enseignes InterContinental, Holiday Inn et Crowne Plaza, a dévoilé dans un communiqué un revenu par chambre disponible (RevPAR), indicateur clé du secteur hôtelier, en chute de 53,4% sur la période de juillet à septembre.
Il subit de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire qui plombe les déplacements, que ce soit les voyages d’affaires ou le tourisme. Son taux d’occupation est encore 30% inférieur à celui de l’an dernier.
IHG fait part toutefois d’une amélioration de son activité avec le retour de clients, après un plongeon de 75% du RevPaR au deuxième trimestre, période de confinement et de fermeture des hôtels dans de nombreux pays.
« Le secteur va mettre du temps à se relever et les incertitudes persistent sur une possible amélioration à court terme », reconnaît le directeur général du groupe Keith Barr.
Par région, l’activité a surtout souffert en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, avec un RevPAR en baisse de 70,4% au troisième trimestre. Dans ses régions frappées par des restrictions et des limitations de déplacements, 9% des hôtels étaient encore fermés fin septembre.
En Amérique du nord, le recul est de 49,8%, avec une chute moins marquée dans les hôtels bon marché, grâce aux vacances passées dans le pays aux Etats-Unis, par rapport au haut de gamme qui a davantage souffert.
Enfin la Chine réalise la meilleure performance avec un RevPAR en repli de 23%, grâce notamment à l’ouverture de chambres.
Pour faire face à la crise, le groupe a réduit ses coûts, de l’ordre de 150 millions de dollars en 2020 et renforcé ses liquidités au plus fort de la pandémie au point de disposer de 2,1 milliards de dollars de liquidités.
« Gérer un hôtel doit être épouvantable en ce moment. Des chambres vides, des halls d’accueil calmes, des réceptionnistes qui se tournent les pouces et le bar de l’hôtel plus désert que jamais », résume Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
Mais selon lui, la publication d’IHG « comporte des raisons d’espérer », évoquant la lente amélioration de l’activité, l’ouverture de chambres et la diversification internationale.
« Cela le place en meilleure position pour traverser la tempête et les derniers chiffres pourraient bien pousser son concurrent français Accor à regarder de près la possibilité d’une fusion », note M. Mould.
Le quotidien Le Figaro avait révélé en août qu’Accor avait considéré un projet de rapprochement, mais sans aller jusqu’à entamer des discussions