Pénurie d’employés dans la restauration : « Il faut que nous soyons plus attractifs ! »
Le secteur de l'hôtellerie-restauration a été violemment frappé par la crise sanitaire. Si la situation s'améliore chaque semaine, les professionnels peinent encore à recruter depuis la reprise. Pour Didier Chenet, syndicaliste du secteur, il faut repenser l'attractivité du métier.
Le secteur de l’hôtellerie-restauration a perdu 237.000 employés sur les 18 derniers mois à cause de la crise sanitaire. Conséquence : le professionnels n’arrivent plus à recruter. Y a-t-il un problème d’attractivité du métier ? Assurément, répond Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants hôtellerie & restauration (GNI), l’un des principaux syndicats du secteur. Il était l’invité de Dimitri Pavlenko sur Europe 1 ce vendredi matin. Le syndicaliste plaide pour une refonte de l’attractivité du métier.
Améliorer le confort des employés
Au micro d’Europe 1, Didier Chenet a reconnu que son syndicat réfléchissait à une refonte de l’attractivité des métiers du secteur. « Nous travaillons sur l’augmentation des salaires et sur la revalorisation de la grille de classification », a-t-il expliqué. Pour le syndicaliste, ce sont également les conditions de travail du secteur, connues pour être particulièrement difficiles, qui sont à repenser.
« Les salariés ont découvert à travers le Covid un certain confort de vie : les week-ends et les jours fériés. Comment pouvons-nous faire pour que les salariés ne soient pas astreints tous les week-ends et ne soient pas astreints à la coupure en milieu de journée ? Nous devons aussi travailler sur le transport, le logement, les crèches. Il faut que nous soyons plus attractifs pour améliorer le pouvoir d’achat et le confort de nos employés. »
Le syndicaliste s’est également félicité de la défiscalisation des pourboires annoncée par Emmanuel Macron le 27 septembre. « C’est une des mesures qui va aider à l’amélioration du pouvoir d’achat. Il était absurde que quand vous laissiez un pourboire via la carte bancaire, cela rentre dans le chiffre d’affaires de l’entreprise. Depuis qu’il y a des paiements avec les cartes bancaires, les pourboires ont très fortement diminué. Aujourd’hui, on va pouvoir inciter les clients à laisser quelque chose. »
Mercredi, un rapport du Conseil d’analyse économique (CAE) a annoncé un taux record depuis le mois d’avril 2020 d’entreprises avec des trésoreries bonnes ou très bonnes. Pour Didier Chenet, il ne faut pas se fier à ce phénomène en « trompe l’œil » : « Il faut expliquer : si vous avez une meilleure trésorerie, c’est grâce aux prêts garantis par l’Etat (PGE), qu’on pouvait souscrire à hauteur de 25% de notre chiffre d’affaires. Les entreprises ont recouru à un emprunt auquel elles n’auraient pas recouru en temps normal. Aujourd’hui, vous avez une image tout a fait faussée. On donne l’impression que les entreprises ont une meilleure trésorerie mais il va falloir la rembourser. » (…) Lire la suite sur Europe 1