» (…) en tension en matière de recrutement dans les métiers de l’hôtellerie-restauration, ce segment essentiel de l’activité économique du pays mise sur la fin de la saisonnalité pour retrouver attractivité et désirabilité aux yeux de ses – potentiels – employés. » Capital 25 janvier 2024
Poser une telle hypothèse c’est mal connaître le Métier et/ou ceux et celles qui le font. Pis encore, c’est méconnaître les attentes des jeunes actifs ; pourtant, depuis plusieurs années les sociologues ont décrypté les attentes de la génération Z (née à la fin des années 90) et établi un simple constat : cette génération ne considère plus le CDI à temps complet comme Le Graal !
« (…) la saisonnalité est souvent un choix de vie pour beaucoup de jeunes demandeurs d’emploi dans le métier qui, en cumulant saison d’été et saison d’hiver, conjuguent découverte du métier avec nomadisme ! »
Rémunérations « à la hauteur » et nouvelles formes d’organisations du temps de travail plébiscitées
Si le CDI est toujours recherché par la plupart des demandeurs d’emploi toutes générations confondues, une partie importante des « Z » se tourne vers d’autres formes d’emploi ou d’organisation du temps de travail annuel : pluriactivité, multisalariat, cumul de temps partiels, auto entrepreneuriat (freelancing). Dernier argument en faveur de la saison : les salaires proposés sont souvent plus attractifs et/ou les pourboires conséquents !
Salaire à la hauteur de l’investissement personnel (Act your wage !), quête de sens, nomadisme, découverte, équilibre vie privée et vie professionnelle sont au coeur de ces nouvelles attentes.
Et, n’en déplaise aux défenseurs du CDI temps complet, la saisonnalité répond aux attentes de nombreux actifs, jeunes et moins jeunes, qui sont à la recherche d’expériences multiples, de découvertes ou d’équilibre vie privé/vie professionnelle.
Le logement question centrale
Alors pourquoi opposer saisonnalité et attractivité ?
Il est aisément compréhensible qu’au niveau régional, lisser l’activité économique sur l’année entière est un enjeu permettant de fixer localement les actifs (et donc de générer des revenus économiques supplémentaires – fiscalité locale, transactions immobilières, revenus du commerce…) et de sécuriser les ressources en main d’oeuvre.
Mais avant d’évoquer l’emploi à l’année comme Graal, il convient tout d’abord de régler un problème central : l’accès au logement.
Pas un mot : aucune solution n’est proposée pour faciliter l’accès au logement pour les actifs !
Et c’est bien là tout le paradoxe : l’emploi saisonnier s’accompagne la plupart du temps de logements de fonction mais pas l’emploi à l’année !
« Alors, touche pas à ma saison ! » François m. Directeur saisonnier