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Témoignage d’un restaurateur cannois | Pour un « new deal » social !

De nombreuses sources reprennent le communiqué publié dernièrement par le GHR ((Groupement des hôtelleries & restauration de France) qui met avant, pour expliquer le niveau record de défaillances d'entreprises, l'inflation et notamment la hausse vertigineuse des coûts de l'énergie. Les demandes de bouclier tarifaire ou autres aides fiscales sont elles la panacée ? Rien n'est moins sûr pour Thierry C., restaurateur.

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« Si l’inflation est un vrai problème (notamment le renchérissement du coût de l’énergie) en tant que dirigeant d’entreprise, je peux affirmer que l’équilibre économique de mon entreprise est surout mis à mal par … l’absence de personnel ! Ce n’est pas l’inflation qui m’a contraint à revoir les shifts de mes équipes, à fermer un jour dans la semaine alors même que la demande est là !

Demander des aides, des taxes, c’est bien. Mais, à l’heure actuelle, mon souci est de retrouver des « shifts » normaux et de proposer à la clientèle de mon restaurant, des prestations de qualité, de répondre à la demande !

C’est aux acteurs syndicaux de penser ce « new deal » social !

À échanger avec les collègues, on en arrive au même constat : rémunération et conditions de travail sont au coeur des préoccupations des « collaborateurs « postpandémiques ».

Florilège d’échanges lors de recrutements : « Le salarié : Vous payez double le dimanche ? Moi : Non. » Le salarié : Vous majorez le travail si je termine après 22/23 heures ?  On vous donne un jour à partir du moment où… » (à ce moment là, le salarié potentiel a déjà tourné les talons !), « Le salarié : il y une participation employeur pour les frais de transport (nous ne sommes pas à Paris et ne disposons pas d’un pass Navigo) Moi : Non ».

Et si vous proposez des coupures, alors là votre candidat écarquille grand les yeux et vous prend pour Thénardier  ou un héritier des maîtres des forges de la révolution industrielle!

Ainsi, en dehors de certaines « places » garantissant aux saisonniers des pourboires vertigineux (entre 8 et 12 000 euros de pourboires pour un plagiste ou serveur par mois pour certaines maisons sur la Côte!), pour l’immense majorité des restaurants de la Côte, la saison, autrefois tant espérée, est désormais synonyme de galère : les salaires ont été augmentés dans la limite du supportable et dans le cadre réglementaire mais comment faire pour trouver du personnel ? Même la défiscalisation des pourboires, pourtant bénéfique à première vue, semble jouer contre nous en avantageant ces grandes maisons !

Pour appréhender l’avenir avec sérénité, il est temps de penser à un « Grenelle du travail  HCR », repenser les rémunérations, les modes de rémunération, les conditions de travail et faire en sorte que tous soient logés à la même enseigne. En parlant de logement, il serait aussi pertinent que « dans les zones littoral à forte tension », qu’aucune ouverture d’établissement ne soit désormais possible sans la création connexe d’un pourcentage de logements dédiés aux saisonniers !

Bien évidemment, cette nouvelle donne se traduira par une augmentation de nos prix mais si elle est généralisée, la qualité fera la différence ».

Ce ne sont que quelques réflexions d’un passionné de son Métier qui ne veut pas « mourir d’aimer » !

Thierry C., Cannes La Bocca

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