Aux fourneaux du restaurant italien de l’hôtel Le Touring, élégant 5 étoiles surplombant le port de Saint-Raphaël (Var), le chef napolitain Nunzio Palumbo jouissait d’une renommée grandissante jusqu’à ce que la police tambourine à la porte de son appartement, le 3 mai à 5 heures du matin. Le cuisinier sourit d’abord aux officiers français, avant de blêmir à la vue des trois carabiniers italiens postés eux aussi sur le palier. « J’ai compris, c’est fini », balbutie l’homme de 56 ans, offrant ses poignets aux menottes.
Ainsi s’achève la carrière culinaire du chef Palumbo, dont le plat signature, le savoureux poulpe « alla luciana » (aux tomates, olives et câpres), raccrochait ses souvenirs à la baie de Naples. Vingt ans plus tôt, il menait là-bas une tout autre existence. Le cuisinier maniait alors au quotidien de bien différents ustensiles : c’est avec un pistolet dans la poche qu’Antonio Cuozzo Nasti – son vrai nom –, déambulait dans les faubourgs du nord de la ville, le fief du puissant clan mafieux Mallardo qui avait recours à ses services. (…) Lire la suite sur Le Monde (réservé abonnés)