Entre composés perfluorés destinés à rendre les matériaux résistants à l’eau et aux graisses (certains sont cancérotiqènes, immunotoxiques, perturbateurs endocriniens…), dérivés chlorés (dans les pailles notamment – notoirement cancérogènes), résidus de pesticides (en lien avec les matières végétales utilisées), la vaisselle jetable utilisée à profusion par les dark kitchens et autres traiteurs est certainement un peu « ecofriendly » ( mais pas « healthy » !
LA RÉGLEMENTATION EUROPÉENNE INSUFFISAMMENT PROTECTRICE
On ne peut dès lors que déplorer que la réglementation européenne soit aussi lacunaire : à part pour certains matériaux traditionnels (verre, certains plastiques), la réglementation ne définit pas de liste fermée de substances et additifs autorisés mais se contente de poser un principe général d’innocuité des matériaux utilisés par les fabricants de vaisselle et autres objets en contact avec les produits alimentaires. Une approche de toute évidence insuffisante.
Il en est de même concernant l’argument phare de ces produits, largement mis en avant par leurs fabricants : leur prétendue vertu environnementale. Profitant d’un encadrement européen trop laxiste des allégations vertes, les emballages mettent largement en avant leur caractère « compostable » ou « biodégradable ». Pourtant, avec une telle présence de composés perfluorés, leur compostage (domestique ou industriel) aboutira à relâcher dans les sols ces substances particulièrement persistantes. Quant au recyclage, s’il est possible pour les produits en papier ou en carton, il n’en est pas de même pour la vaisselle en feuilles de palmier, bambou ou canne à sucre, dès lors que les produits sont traités avec un liant hydrophobe (pour assurer qu’ils ne se détrempent pas au contact des aliments).