René Peltier possède déjà deux restaurants à l’Alpe d’Huez, et il va même en ouvrir un troisième, Le Camp de base, le 3 décembre, à la veille du démarrage de la saison de ski. La situation sanitaire ne lui a pas fait peur. « On est super motivés parce que ça fait un an et demi qu’on a pas eu une saison d’hiver pleine. On a hâte d’accueillir les skieurs qui vont être très motivés, je pense que les gens rêvent de ça ! »
Il y a de l’impatience et de la motivation des collaborateurs, on a pu en fidéliser un grand nombre depuis quatre ou cinq ans, et ils sont super motivés ! – René Peltier, gérant de trois restaurants à l’Alpe d’Huez
René Peltier peut avoir le sourire : il affiche complet tous les week-ends dans ses deux restaurants ouverts. « L’Alpe d’Huez surfe sur une dynamique depuis 3-4 ans, Tomorrowland nous a boostés. Manque juste un peu de neige ! », sourit-il, tout en soulignant que « la station est très bien équipées en termes d’enneigeurs, donc avec le froid la semaine prochaine, on pourra fabriquer de la neige. »
Pas tant l’enneigement que le covid qui inquiète
Le son de cloche est beaucoup plus raisonnablement optimiste, juste à côté du Camp de base, à la boutique White Shop d’André Blanc, par ailleurs président de l’association des commerçants de l’Alpe d’Huez. « L’enneigement ne m’inquiète pas. Depuis une vingtaine d’années que je suis là, on a toujours réussi à skier. Par contre, le covid, je crois que je vais couper la télé tellement il y a de mauvaises nouvelles, et ce n’est pas bon pour le moral ! » Il s’inquiète notamment de l’incertitude sur la venue de la clientèle étrangère, à cause des restrictions sanitaires. « Mon magasin est adapté à la clientèle internationale de l’Alpe d’Huez. J’ai des marques connues à l’étranger, mais pas en France, alors si les touristes étrangers ne viennent pas, ce sera plus dur. »
« Quand on est commerçant, qu’on a 150 000 euros de marchandises à écouler, et qu’on sait pas trop où on va, on dort pas très très bien. Si on passe encore un hiver difficile, je pense changer mon magasin et m’adapter à une clientèle plus française. Financièrement on a été aidés, mais moralement, on peut pas y faire grand-chose » – André Blanc, président de l’association des commerçants de l’Alpe d’Huez
Car la cinquième vague de covid est bien là, confirmée par le gouvernement et le conseil scientifique. Sur les sept derniers jours, en moyenne, le nombre de cas quotidiens a quasiment doublé en une semaine. Il était de 17.153 ce samedi, contre 9.458 le samedi précédent. Le port du masque sera obligatoire dans les files d’attente des remontées mécaniques des stations de ski et le pass sanitaire le deviendra aussi si le taux d’incidence national dépasse les 200 cas pour 100.000 habitants, avait annoncé le Premier ministre Jean Castex au début du mois.
De quoi modérer l’enthousiasme d’André Blanc. « On a de gros doutes, on espère que tout se passera bien. Je suis plus confiant pour cette saison, et j’espère qu’elle sera magnifique. Mes clients me disent qu’ils ont hâte de me retrouver. On n’a pas le choix, faut qu’on avance, on croise les doigts, et si tout le monde joue le jeu, on devrait y arriver ».
Le souci des saisonniers
Autre problème avec le covid : les saisonniers habituels, partis chercher du boulot plus stables après deux hivers sans remontées mécaniques. « Le recrutement c’est dur. Il y a dix ans, j’avais dix à vingt candidatures. Cette année, j’en ai eu une seule. Je croise les doigts pour que ça se passe bien », explique André Blanc. (…) Lire la suite sur France Bleu