Certains restaurants recherchent de nos jours de nouvelles façons de se réengager avec un marché fortement touché depuis deux ans par la pandémie.
Redéfinir les menus, réfléchir à de nouvelles manières de se rapprocher de la clientèle, faire pivoter les activités… bref, les restaurateurs ont beaucoup jonglé, et ce, de manière très impressionnante, ces deux dernières années. Une approche qui gagne du terrain maintenant consiste à examiner un nouveau marché, le métavers. On assiste à un battage médiatique autour du métavers ces derniers temps, un concept aussi connu comme la réalité augmentée, où cet univers virtuel offre des interactions bien réelles, et voilà que ce phénomène atteint l’industrie de la restauration.
Parler du métavers aujourd’hui, c’est comme expliquer l’internet dans les années 1970. À cette époque, peu de gens savaient à quel point la technologie allait s’intensifier et évoluer de manière à changer la façon de communiquer. En effet, l’internet a vraiment changé notre façon de vivre. Pour sa part, le métavers est un monde virtuel qui continue d’exister et d’évoluer même si vous n’êtes pas là. Vous pouvez y entrer et en sortir pendant que le monde continue, avec ou sans vous. Vous pouvez créer, acheter et vendre des biens et aussi commander et manger virtuellement de la nourriture dans une économie numérique. Vous ne pouvez évidemment pas physiquement déguster de la nourriture dans le métavers, mais vous pouvez tout de même effectuer beaucoup de choses que vous ne pouvez pas faire dans le monde réel.
Dans les concepts les plus idéalistes du métavers, l’interopérabilité permet à quiconque de transporter des objets virtuels, comme des vêtements et des voitures, d’une plateforme à une autre. Vous pouvez gagner de l’argent, obtenir des crédits pour acheter des objets dans le monde réel.
Chipotle s’est récemment associé à Roblox pour que les utilisateurs créent des repas qui rapportent des crédits pour de la vraie nourriture. Lorsqu’ils ont invité les gens à rejoindre leur restaurant dans le métavers, plus de 20 000 personnes attendaient pour entrer et collecter des crédits pour leur prochaine commande Chipotle en recevant des codes spéciaux. McDonald’s a récemment communiqué son intention d’ouvrir de nouveaux restaurants dans le métavers. Wendy’s et Hooters ont également fait une annonce en ce sens ces derniers jours. Au Canada, Restaurants Canada lancera en mai un marché métavers pour son industrie, un partenariat de chasseurs de tendances pour relancer l’industrie de la restauration. Nous nous attendons à ce que d’autres chaînes emboîtent le pas au cours des prochains mois.
On ne sait toujours pas comment le métavers changera nos vies ni comment les restaurants pourront gagner de l’argent en vendant virtuellement de la nourriture. Il se peut qu’on assiste simplement à une passade, comme on l’observe pour de nombreuses autres choses dans la vie.
Mais le croisement potentiel du monde réel avec celui du monde virtuel dans le secteur alimentaire par l’entremise du métavers peut forcer les entreprises à regarder le marché différemment. Il suffit de penser à la manière de former les employés ou d’autoriser les chaînes à essayer d’intégrer de nouveaux éléments sur le menu. Les expériences peuvent se modifier de manière infinie, ce qui ne peut pas se faire en ce moment. Par exemple, le métavers pourrait offrir aux consommateurs la possibilité de déjeuner à Istanbul, dîner à Paris et souper à Rio dans la même journée.
De manière plus personnalisée, un client pourrait se rendre dans un restaurant familial, être servi par ses propres ancêtres et découvrir les mets que ces derniers mangeaient au début du siècle dernier. La majeure partie de la recherche et du développement de l’industrie peut se réaliser dans le métavers. Évidemment, il n’y a pas de vraie nourriture, mais le consommateur interagit avec des avatars incarnant de vraies personnes qui diront aux entreprises ce que les clients aiment ou n’aiment pas. Le métavers offre des possibilités illimitées, mais, bien sûr, la façon dont les consommateurs réagiront aux expériences pourrait apporter son lot d’imprévisibilité.
La plupart des Canadiens n’adhéreront peut-être pas du tout à ce concept de métavers, car la nourriture virtuelle n’a rien d’aussi attrayant qu’un véritable mets prêt à déguster. Et avouons-le, porter des casques RV est souvent pénible et nous faire paraître un peu idiots. Certains peuvent même avoir le mal des transports en le portant. Rien d’agréable à cela.
Le métavers constitue également une autre raison pour laquelle tant de gens parlent de la cryptomonnaie ces temps-ci. Beaucoup constatent que les deux dépendent fortement l’un de l’autre à mesure que leur développement prend de l’ampleur. Par exemple, Crypto Baristas vise à combler le fossé entre les mondes physique et virtuel pour les amateurs de café. Non seulement cela rassemble les adeptes de café dans le métavers, mais le projet finance un véritable café à New York appelé Coffee Bros., qui s’associe à des producteurs de café du monde entier. L’ensemble du projet est financé par de la cryptomonnaie. (…) Lire la suite sur La Presse CA