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De la Champagne à la baie de Somme, le groupe Pingat voit grand

La PME familiale d’ingénierie et construction, qui fête ses 75 ans, s’appuie sur l’expérience acquise à la Caserne Chanzy, face à la cathédrale de Reims, pour lancer deux autres projets d’hôtel haut de gamme : l’un à Épernay, l’autre en Picardie. Quant à l’hôtel de la cité des sacres, il va bientôt s’agrandir.

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Le bruit courait, depuis peu, que le groupe Pingat souhaitait donner un petit frère ou une petite sœur à la Caserne Chanzy, son 5 étoiles ouvert il y a deux ans à Reims. C’est confirmé. D’ici trois ans, l’entreprise rémoise exploitera deux hôtels en Champagne : le premier à Reims, appelé à s’étendre, le second à Épernay, qui accueillera ses premiers clients « en 2024 », indique Éric Pingat, à la tête de la branche « Property & hospitality » (hôtellerie) du groupe.

Ce dernier et son frère Arnaud, PDG de l’entreprise fondée par leur grand-père en 1946 (lire par ailleurs), ont accepté de présenter « les principaux projets à venir » du groupe, en Champagne mais aussi en baie de Somme, représentant plusieurs dizaines de millions d’euros d’investissement.

A Reims, la Caserne Chanzy s’agrandit

Ouvert en août 2019 après un chantier aussi colossal que compliqué, l’hôtel situé face à la cathédrale a nécessité plus de cinq ans de travaux. L’ancienne caserne de pompiers, dont le souvenir est évoqué partout dans l’établissement, compte aujourd’hui 89 chambres, un vaste spa, des salles de séminaire, etc.

D’ici 2023, de nouveaux espaces verront le jour : une extension de l’hôtel est en effet prévue sur l’arrière, côté rue Chanzy, moyennant deux millions d’euros d’investissement. L’immeuble au nº15, coincé entre le spa de l’hôtel et le magasin La Boîte à piles, a été racheté pour enrichir l’offre de l’hôtel. « Le “15” accueillera un café littéraire, un bar à champagne, et de nouvelles chambres », annoncent les responsables du groupe. (…)

 

A Épernay, un grand hôtel et un café pour le musée

Épernay concentre une bonne partie des investissements à venir. Pingat va en effet assurer la conception et l’exploitation du futur hôtel du Jard (nom provisoire), à deux pas de l’avenue de Champagne, qui sera livré par Bouygues en 2024.

Le projet vient d’être retenu par la Ville d’Épernay, dans le cadre de la réhabilitation en profondeur du Jard. Le maire a évoqué, le mois dernier, « la qualité de l’offre » proposée, avec « une ossature à 80 % en bois » et divers engagements environnementaux pris (lire ci-contre). Dans une ville qui fourmille de projets d’hôtels, précisons que celui du Jard n’a rien à voir avec celui envisagé dans l’ancien palais de justice (dont la configuration complexe ne garantit pas qu’il se concrétise un jour), ni avec le nouveau B&B de l’avenue du Maréchal-Joffre. L’hôtel de standing du centre, dont la construction doit démarrer fin 2022, comptera 111 chambres, un restaurant, un bar, un spa, une salle de séminaire, deux boutiques et 67 places de stationnement, prévues dans le futur parking souterrain de 360 places, et reliées directement à l’hôtel. Une fois livré par Bouygues, cet hôtel sous enseigne « Tribute Portfolio » (groupe Marriott) sera acquis par l’entreprise Pingat, pour 19 millions d’euros, qui l’exploitera. Ce n’est pas tout : Pingat fait en effet coup double à Épernay, puisqu’il va aussi exploiter le futur café-restaurant du Château-Perrier. Autrement dit, le café du Musée du vin de Champagne et d’Archéologie régionale, (…)

Un hôtel de 95 chambres dans un couvent du XVIe siècle

En baie de Somme, l’autre projet d’envergure mené par Pingat correspond à sa volonté de développer des projets haut de gamme en privilégiant « des emplacements de premier choix », tout en « restructurant des bâtiments historiques ».

À Saint-Valery-sur-Somme, face au Crotoy, le futur hôtel verra le jour dans un couvent du XVIe siècle, appartenant jusqu’ici à l’hôpital local. D’une superficie de 7000 mètres carrés et donnant sur la baie, il comptera 95 chambres, un restaurant gastronomique, un vaste espace bien-être (1200 mètres carrés ), le tout vraisemblablement signé par un architecte régional à la réputation internationale, le Soissonnais Jean-Michel Wilmotte. Le groupe a déjà travaillé avec lui, notamment sur l’Arena de Reims. Cet hôtel, « sans équivalent en baie de Somme », est estimé autour de 30 millions d’euros. Le chantier débutera à l’automne 2022, pour une ouverture envisagée en 2025.

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Des silos aux hôtels et aux aéroports, la PME familiale fête ses 75 ans
Le mois dernier, l’entreprise Pingat soufflait ses 75 ans avec ses 160 collaborateurs, réunis à l’opéra de Reims. La société d’ingénierie et de construction est aujourd’hui pilotée par les deux petits-fils du fondateur, André Pingat, depuis le siège rémois installé rue… André-Pingat, et construit par… Arnaud Pingat. « Nous avons un attachement très fort à Reims et à la Champagne, confie Arnaud, PDG. C’est ici que tout a commencé en 1946, et que tout a recommencé il y a dix ans. » Pour comprendre, il faut résumer les quatre chapitres de la saga familiale. De 1946 à 1971, André fonde et développe l’entreprise, en s’appuyant sur son expertise dans l’agroalimentaire, avec la construction de silos (800 réalisés). De 1971 à 1996, Jean-Claude incarne la deuxième génération : il ouvre l’entreprise à de nouveaux domaines. Puis arrive, entre 1996 et 2012, ce que le groupe appelle « la parenthèse canadienne »  : le rachat par SNC-Lavalin, un des plus gros groupes d’ingénierie au monde. En 2012, l’entreprise reprend son indépendance, en repartant de presque rien. Arnaud Pingat retient le positif : « On a gardé nos valeurs de PME familiale, tout en acquérant, au sein d’un grand groupe, de l’expérience dans l’exploitation des infrastructures, comme le tram de Reims ou les aéroports. » Alors qu’Arnaud et Éric ont rejoint leur père dans les années 2000, l’entreprise relance donc « l’aventure familiale » voici une décennie. De dix collaborateurs en 2012, ils passent à 120 en 2013, en reprenant deux sociétés. « On a constaté à cette époque à quel point le nom Pingat était connu en Champagne, et très vite on a retravaillé pour Mumm, Taittinger, Nestlé… » Arnaud Pingat, à la fois architecte et ingénieur de formation, incarne aujourd’hui la variété des activités de l’entreprise : « On intervient dans l’agroalimentaire, mais aussi l’industrie, le commerce, la logistique, l’environnement, les bâtiments (marchés publics et privés), l’aménagement urbain… En fait, on fait tout sauf les ponts et les centrales nucléaires ! » En 2019 (année avant Covid), le groupe a réalisé, essentiellement dans la région Grand Est, un chiffre d’affaires de 37 millions d’euros, répartis ainsi : 15 millions de missions de maîtrise d’œuvre et 22 millions de réalisations clefs en main. L’entreprise compte aujourd’hui deux branches distinctes mais complémentaires : l’ingénierie-construction d’un côté (la partie d’Arnaud), l’hôtellerie de l’autre (celle d’Éric). Pour le volet qui nous concerne aujourd’hui, Arnaud Pingat s’enorgueillit d’être « la seule société d’ingénierie capable de concevoir un hôtel en totalité, techniquement et humainement ». Le groupe emploie 50 personnes à la Caserne Chanzy, et prévoit d’en recruter autant dans l’hôtel d’Épernay.
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