Le manque de main d’œuvre dans le tourisme n’est pas récent, mais il s’aggrave dans de nombreux pays touchés, durant ces deux dernières années, par la crise du Covid-19 . Direction le Portugal, la Catalogne et l’Italie.
Le Portugal cherche 50 000 travailleurs pour sa saison touristique
Après la pandémie de Covid-19, c’est le retour de l’effervescence mais il manque au bas mot 50 000 travailleurs. (…) Alors les employeurs font des efforts, ils proposent des primes, des vacances dans les hôtels des groupes et le logement pour compenser le maigre salaire de base de 705 euros mensuels. Mais rien n’y fait. On a besoin de cuisiniers de serveurs de réceptionnistes et d’agents d’entretien.
Où le Portugal va-t-il trouver ces personnels manquant ? Première cible : les pays africains de langue portugaise comme par exemple le Cap-Vert, pays du tourisme lui aussi et affecté par la pandémie. Outre la langue commune, l’avantage réside dans l’existence d’un réseau d’écoles hôtelières totalement calqué sur le modèle portugais. La langue aussi pour le Brésil, grand fournisseur de main d’œuvre dans le tourisme au Portugal, mais actuellement des centaines de visas sont bloqués pour raison d’engorgement administratif. Par ailleurs le Portugal a signé un accord de mobilité de main d’œuvre avec l’Inde et s’apprête à faire de même avec le Maroc. Enfin dernière piste possible, les réfugiés ukrainiens dont beaucoup maîtrisent l’anglais. Et une certitude pas question de rater une troisième saison estivale.
En Catalogne, les restaurants réduisent leurs horaires faute de personnel
À Barcelone et sur la Costa Brava, jamais l’hôtellerie et la restauration n’avaient eu à faire face à un tel manque de main d’œuvre. Les petites affichettes « on cherche du personnel » fleurissent à l’entrée des établissements. (…)
En moyenne à Barcelone un serveur touche 1 300 euros par mois, juste un peu au-dessus du smic. C’est le cas de Lautaro, employé dans un bar à cocktail. Il a deux enfants, et s’il le pouvait il changerait de travail. « Ce n’est pas qu’une question de salaire, ce sont aussi les conditions : on fait beaucoup d’heures, on travaille les week ends, la nuit… On travaille quand tout le monde est libre, confie-t-il. Et puis avant ça payait bien, mais là c’est fini. Je comprends que les gens aillent chercher du travail ailleurs. »
Pour faire face au manque de personnel, des hôtels de la Costa Brava proposent désormais un logement pour les employés. Sur l’île d’Ibiza, un établissement offre une prime de 200 euros à un salarié qui parvient à faire embaucher quelqu’un d’autre.
L’Italie met en place des mesures pour attirer les travailleurs
En Italie, le secteur de l’hôtellerie restauration a aussi du mal à embaucher. Côté chiffres, le secteur emploie environ 350 000 saisonniers, et il en manque quatre sur dix pour la saison qui a déjà commencé. (…)
Mais il y a une autre explication et les différents syndicats patronaux semblent tous d’accord, la Ligue de Matteo Salvini aussi : c’est le revenu de citoyenneté, une sorte de RSA à l’italienne créé il y a tout juste trois ans et qui serait privilégié au travail, en tous cas une sorte de concurrence. Le patron de la fédération des hôteliers estime même qu’il « est temps de remettre ces gens au travail ! ». Ce n’est pas la seule raison :(…)
Il y a quelques incitations pour améliorer les conditions de travail, comme en Ligurie par exemple où une prime financée par la région et l’Europe, de 2 000 à 6 000 euros, est donnée aux employeurs qui embauchent en règle et dans de bonnes conditions. Le contrat doit durer minimum six mois et même neuf pour les bars et restaurants. (…) Article complet et suite sur France Info