Il n’a même pas vraiment pris le temps d’y réfléchir. Quand l’annonce de l’extension du pass sanitaire est tombée, la décision de Patrice, restaurateur dans l’agglomération strasbourgeoise, était prise. « Ma réaction a été simple : j’ai coupé les informations et j’ai décidé de ne pas appliquer cette ‘ségrégation' », assène-t-il, installé sur sa terrasse cachée par un portail de bois.
Trois semaines plus tard, son avis radical n’a pas changé. Comme certains de ses collègues, il n’appliquera pas le pass sanitaire, censé s’appliquer dès le 9 août aux cafés, bars et restaurants, après son extension aux lieux publics accueillant plus de 50 personnes. Le Conseil constitutionnel doit encore rendre son avis sur le projet de loi le 5 août.
Manque de personnel
« Je ne suis pas un policeman », continue Patrice. « Vous triez des gens, vous vous rendez compte ? Toi oui, toi non, c’est pas possible ! C’est comme si je leur disais ‘si vous ne gagnez pas plus de 5 000 euros, vous ne rentrez pas chez moi’. C’est un total non-sens, on marche sur la tête. »
Un pass sanitaire que Patrice refuse par principe, mais aussi par manque de bras. « Si devant ma porte, j’ai une voiture avec cinq homme baraqués, vous croyez que je vais les stopper ? », s’emporte le restaurateur. « Je n’ai pas le temps de faire ça, qui va cuire mes cordons bleus ? Je vais appeler la police, mais elle va me dire qu’elle n’a pas le temps, qu’elle a autre chose à faire. Alors si je suis prêt à laisser entrer les baraqués, je ferai pareil avec la petite mamie qui veut se faire plaisir. »
Prêt à aller « jusqu’en prison »
Patrice considère aussi que tous les gestes barrières sont bien appliqués dans son établissement, et que cela suffit.« On a respecté les plus d’un mètre de distance entre les tables, on a les masques, le gel. Les clients comprennent tout ça, même ceux qui sont vaccinés mettent le masque quand ils se déplacent. On est hyper disciplinés ! », rappelle le restaurateur. (…) Lire la suite sur France Bleu