Dans son rapport du 12 novembre, la chambre régionale de la Cour des Comptes a pointé du doigt le Palais du Grand Large, relevant une « exploitation irrégulière ». L’association de gestion plaide, elle, une conduite exemplaire du centre de congrès au rayonnement aujourd’hui unanimement reconnu.
Choix associatif
Petit rappel historique. En 1984, le maire de Saint-Malo, Marcel Planchet, fait rénover le bâtiment à l’occasion du 450e anniversaire de la découverte du Canada par Jacques Cartier. Le lieu, alors sous gestion municipale, végète et ne connaît pas l’activité qu’il avait avant le confinement.
Trois ans plus tard, Marcel Planchet veut dynamiser l’activité de congrès et pour cela, souhaite faire appel à une association. Il contacte alors Serge Raulic, le directeur du Grand Hôtel des Thermes. Les deux hommes décident ensemble de réunir des Malouins du monde médical, de l’enseignement, du tourisme, un expert-comptable, tous des bénévoles reconnus pour leurs compétences. À l’image de ce qui se fait dans d’autres domaines, sport, culture, loisirs… C’est ainsi que naît l’association « Palais du grand Large ».
Les trois maires successifs, Marcel Planchet, René Couanau et Claude Renoult, ont toujours souhaité que la gestion de cet outil municipal, considéré comme crucial pour la Ville, reste malouine et ne puisse être déléguée à une société privée extérieure, qui peut gérer bien d’autres centres de congrès au plan national, voire international.
Retour rapide à l’équilibre
Cependant, depuis 2013, la Cour des Comptes soulève des « doutes sérieux sur la qualification juridique des conventions signées en 1987 et 2015 entre la commune et l’association qui ont permis de s’affranchir des obligations de publicité et de mise en concurrence ». Lorsque l’association prend en mains les rênes du palais, les pertes se chiffrent à 700 000 €. En deux ans, l’exploitation revient à l’équilibre. Depuis, l’association a contribué largement à l’effort d’investissement pour rénover et agrandir le bâtiment qui reste toujours propriété de la Ville.
De l’association à la société publique locale
Serge Raulic se défend de toute ingérence : « J’ai trouvé enthousiasmant de participer au rayonnement du centre des congrès mais je ne mélange pas les genres. Le congressiste, ce n’est pas notre cible. Les clients du Grand Hôtel des Thermes viennent d’abord ici pour des soins de thalasso ».
Depuis l’été 2019, le Palais du Grand Large est géré par une SPL (société publique locale). « Le juste cours des choses, fait remarquer Serge Raulic. Pendant trente ans, l’équipe a fait un super travail avec un personnel fidèle, réactif commercialement et irréprochable dans ses prestations. D’ailleurs, la gestion du palais a été unanimement reconnue par les maires comme par les concurrents ».